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Publié le 01 Octobre 2011
De Bora-Bora à Wallis via Suwarrow

Nous quittons le mouillage de Vaitape le 15 au matin mais le vent n'est pas là alors nous mouillons près de la passe pour aller dire au revoir aux murènes (il y en a des balèzes, brrr!) et gratter la coque une dernière fois.
Le vent fini par arriver vers 13h, cette fois nous quittons la Polynésie Française après presque 4 mois de cabotage depuis que nous sommes arrivés aux Marquises. Plus de 600 milles nous séparent de Suwarrow donc il faut se réhabituer aux navigations de plusieurs jours.

Petit temps...Coucher de soleil sur Maupiti

Je passe les 4 premiers jours à dormir et nous arrivons à l'entrée du lagon dans la matinée du 6ème jour. La traversée a été conforme aux autres navigations du Pacifique : nous n'avons croisé personne, pas vu un dauphin, pas une baleine (pourtant il paraît qu'il y en a plein), un seul poisson qui a mordu à l'hameçon... Tranquille quoi !

Suwarrow
L'atoll de Suwarrow appartient aux îles Cook, en partie administrées par la Nouvelle-Zélande. C'est un parc naturel surveillé par deux gardes 6 mois par an (c'est à dire en dehors de la période des cyclones). Il porte le nom du bateau russe qui a « découvert » l'atoll en 1848. Comme disent John et James, les gardes, les polynésiens savaient que l'atoll était là avant !
Nous mouillons près de l'entrée avec 5 ou 6 autres bateaux. Nous prévoyons de ne rester qu'une nuit alors le kayak va rester dégonflé, nous ferons les trajets vers la terre à la nage. Ça tombe bien, les lieux sont bourrés de requins à pointe noire et à force de les côtoyer on finit par les aimer !!
À peine mis le pied à terre, nous sommes accueillis par un panneau surmonté du drapeau néo-zélandais. Il nous indique que pour profiter du parc on doit payer et dresse ensuite toute la liste de ce qu'on ne doit pas faire pour ne pas abîmer la nature. Vient ensuite un deuxième panneau qui nous rappelle que pour protéger le site il ne faut pas débarquer de plantes, de fruits, de légumes... Bienvenue en Nouvelle-Zélande !

Le mouillage de Suwarrow 
Panneau d'accueilJames à la veille après une bonne sieste sous le fare
Non non, promis. Là c'est la passe on y met pas une palme, les poissons sont gros...Par contre dans le lagon avec les « pointes noires » on a le droit.
Le motu côté passeGrosse chaleur, soleil mordant...

Nous empruntons le petit chemin aménagé qui mène à la maison des gardes. C'est hyper sympa et tous les voyageurs qui passent laissent un petit quelque chose à l'attention des gardes. Il y a même une « bibliothèque » où l'on peut échanger des livres, un petit atelier... Gaëtan remplit tous les papiers sous les drapeaux d'un peu partout. Il doit déclarer toute la nourriture qu'on a à bord, etc... Ce sont les règles néo-zélandaises, ils appellent ça « bio-sécurité », pour préserver leur territoire des invasions de végétaux, d'animaux ou d'insectes qui pourraient causer des dommages ou introduire des maladies et affecter la biodiversité locale.

La maison « d'accueil »La bibliothèque
Sous les drapeauxAvec John (à gauche) et James (au centre)

À Suwarrow ils sont cool et James nous dit que c'est plus pour habituer les gens à remplir tous ces formulaires avant d'arriver en Nouvelle-Zélande. Là on ne rigole pas avec la volaille en bocaux ou la famille de blattes qui a élu domicile dans un recoin de la cuisine : conserves brûlées et bateau gazé, rien que ça !

John nous fait faire le tour du propriétaire en nous présentant notamment son potager. Les sols de l'atoll sont trop pauvres pour faire pousser des fruits et des légumes alors il fabrique sa terre lui-même en mélangeant du bois mort, de la cendre et du sable de corail. Il est obligé d'élever les cultures à cause des Tupa, les crabes qui ravagent tout. Il fait pousser des salades, des choux, des concombres, des tomates, du manioc et bientôt des patates douces. Tout ça vient s'ajouter à l'éternelle noix de coco et à l'arbre à pain.

Culture de saladesLes futurs rangs de patates douces
Débourrage de cocoPar cette chaleur on est bien contents de retourner au bateau à la nage. Mais avant, on souffle !

John et James doivent tout faire eux-mêmes, ils ne sont pas ravitaillés pendant 6 mois, à part par les bateaux comme nous qui peuvent les dépanner. Leur présence ici et leur accueil vis-à-vis des bateaux de passage est très sympa et donne à cette escale un petit côté hors du temps. Tous les bateaux qui sont passés ont laissé un petit mot et nous n'avons pas failli à la règle. Nous avons aussi échangé les mails pour l'envoi de la photo de « groupe » : « mais ne te stresse pas je n'aurais accès à mes mails que dans 3 mois...! ». Nous réalisons aussi que c'est un des rares endroits où nous irons qui ne sera accessible qu'avec notre propre bateau.

Cette petite escale, même très courte, nous a fait du bien. Nous en avons aussi profité pour faire deux trois bricoles pour améliorer le quotidien de la navigation à venir et réorganiser un peu les équipets. C'est fou, plus on réorganise et on range, plus il y a de place. Le bateau s'agrandit de mois en mois !
Bref, nous levons l'ancre et quittons le mouillage à la voile sous les yeux « ébahis » de nos voisins de mouillage qui avaient déjà été impressionnés par notre arrivée à la voile. Il faut dire que très peu de gens naviguent à la voile jusqu'au bout, les bateaux sont en général plus gros et bien chargés ce qui n'est pas idéal pour tirer des bord entre les bateaux au mouillage ou au milieu des passes. Nous on adore faire ça, c'est un des rares moment où on manoeuvre vraiment.

En route vers Wallis nous passons au large des Samoa Occidentales que nous voyons de loin. La tentation de s'arrêter est grande mais nous n'avons pas le temps de tout voir. En approchant de l'extrémité ouest du Pacifique les navigations s'animent un peu même si ce n'est pas encore la grande activité : pas de dauphins, pas de baleines (et pourtant il paraît que c'est la saison), deux petits thons au bout de la ligne et, nouveauté depuis plusieurs mois, quelques bateaux de pêche et un cargo !!
Nous arrivons à Wallis le 30 septembre après 8 jours de mer. Nous avons sauté un jour dans le calendrier annuel en franchissant la ligne de changement de date. Aux Samoa l'heure locale est 12h après le temps universel tandis qu'à Wallis il est 12h plus tôt. Du coup, en franchissant cette ligne le 28 septembre à 12h, de « l'autre côté » on passe directement au 29 septembre à 12h. Désormais nous avons 10h d'avance sur la France...
Enfin, tout ça pour dire que nous sommes arrivés le 30 septembre vers 10h dans un lagon qui nous a paru extrêmement calme par rapport à ceux des îles de la Société ! Pas d'hôtel sur pilotis, pas de jet ski et très peu de voilier.

Entrée au petit matinMouillage devant le village de Mata Utu

 

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