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Publié le 24 Novembre 2011
Fidji - Viti Levu

Viti Levu est la plus grande île des Fidji. C'est là que se trouve Suva, la capitale et c'est à Nadi que débarquent la grande majorité des touristes.

Nous arrivons à Lautoka dans la pétole et nous cherchons un endroit où mouiller, où nous pourrons débarquer facilement. Le mouillage courant semble être devant le port alors nous testons. Au bout de 2 minutes nous sommes fortement gênés par la fameuse odeur de « soupe » que nous avions déjà sentie à Labassa. Mais là c'est x10, ça nous donne la nausée et on se voit mal rester là toute la nuit. Nous bougeons dans une baie 2 milles plus loin et revenons le lendemain, reposés et les narines ventilées, prêts pour une seconde tentative. Cette fois c'est supportable et nous débarquons.
Nous ne tardons pas à identifier la fameuse odeur : nous sommes accueillis à la sortie du port par un panneau « bienvenue dans la ville sucrière » et juste en face se trouve l'usine de sucre avec tous les camions chargés de canne à sucre. L'odeur qui nous gêne vient de la fermentation de la canne.

Coucher de soleil sur notre mouillageLes cannes coupées arrivent directement des champs par un réseau de rails ou par camion

Notre escale à Lautoka est surtout pratique. C'est là que se trouve la douane pour faire notre sortie du pays quand le moment sera venu, en ville on a tout ce qu'il faut pour faire nos ravitaillements et aller sur Internet tous les jours pour surveiller la météo et si nous avons le temps, à partir de là il est facile de rayonner dans toute l'île grâce à toutes les lignes de bus existantes. Par contre, le mouillage est totalement pourri entre sortie des égouts, odeur de canne à sucre fermentée et cendres projetées par les cheminées des usines et qui recouvrent le bateau chaque matin.

Le lendemain de notre arrivée, nous filons à Suva dès 6h du matin pour rencontrer Eliala, une tuvaléenne qui doit nous parler de son pays pour notre reportage. C'est aussi l'occasion de voir la capitale. Après 5h de bus où la climatisation tourne à fond, nous arrivons à Suva frigorifiés et pour une fois, pas fâchés de se faire réchauffer par le soleil fidjien particulièrement chaud en ce moment. Nous n'avons rendez-vous que le lendemain alors nous en profitons pour visiter le centre ville, chercher un hôtel et faire les boutiques, notre garde-robe en a bien besoin.
Comme dans beaucoup de pays, la capitale des Fidji est très différente du reste. Suva est une ville moderne avec de grands immeubles où siègent les grandes entreprises du pays, les grands bâtiments administratifs et du gouvernement, le front de mer est aménagé et on trouve plusieurs grands parcs où les gens s'assoient à l'ombre ou jouent au foot ou au rugby. Comme partout le centre-ville est animé par une tonne de boutiques, surtout des vêtements à la mode indienne, fidjienne ou occidentale. Et comme dans la plupart des villes fidjiennes, les boutiques sont tenues en majorité par les indo-fidjiens.

Canaux (égouts ?) dans le centre ville de SuvaBord de mer
Terrain de jeux et palais de justice au fondLa maison du gouvernement
Terrain de « bowling ». Ça se joue un peu comme la pétanque mais avec des boules plus grosses et sur du gazon anglais.Comme dans tout le Pacifique, les Fidji sont exposés aux tsunamis.

Après une bonne nuit passée dans une sorte d'hôtel/auberge de jeunesse sympa malgré l'odeur de moisi de toute la literie (il pleut tout le temps normalement à Suva), nous rencontrons Eliala. Pendant 2h elle nous parle de Tuvalu, pays sérieusement menacé par la montée du niveau de la mer, entre autres problèmes environnementaux. Nous repartons à Lautoka en fin d'après-midi mais cette fois pas dans le bus frigorifique. Nous optons pour le minibus, plus rapide mais qui ne part que quand toutes les places sont prises...

Une météo potable pour aller en Nouvelle-Zélande semble se profiler pour la fin de la semaine.

Nous ne pouvons pas faire nos formalités de sortie le week-end alors nous commençons à entrevoir un départ pour le lundi 7 novembre. En attendant nous nous répartissons les tâches entre le plein de gaz, la lessive, le plein d'eau, les courses, Internet...

Vive les corvées sous le soleil de plomb !!!

Je suis de lessive et le taxi me dépose devant une drôle de laverie avec des machines industrielles énormes et surtout très vieilles. L'indo-fidjienne qui tient « ça » ne parle pas anglais et sa fille fait l'interprète. Elle compte mon linge pièce par pièce avant de m'annoncer un prix exorbitant. Je remballe tout, décidée à trouver une laverie où on ne comptera pas le prix « à la pièce ». En demandant à une dame dans la rue si elle connaît une autre laverie, elle s'adresse à un monsieur qui s'avère être son neveu et je me retrouve chez eux à charger mon linge dans leur machine et à siroter un petit jus frais en attendant que ça lave. On me dit même de pas m'en faire, ils chargeront la deuxième tournée et mettront le tout à sécher ! Quand on repasse en fin d'après-midi, nous rencontrons Mana, un autre neveu, qui nous invite pour le kava du lendemain soir. Comme quoi une corvée peut se transformer en très bonne surprise.

La famille de Mana habite tout près du marché de Lautoka, un peu à l'écart, dans ce qu'ils appellent leur village. C'est un village dans la ville avec son église, sa salle commune et son ambiance. On y entre par un chemin qui dessert toutes les maisons et une fois qu'on s'est présentés et que les gens savent ce que l'on fait par là, ils nous souhaitent la bienvenue et nous disent de nous promener librement dans le village.
Nous n'avions pas encore goûté le kava et c'est beaucoup plus qu'une boisson. Sa préparation fait l'objet d'un cérémonial très strict pendant les cérémonies officielles et plus souple en famille. Les gens se retrouvent le vendredi soir, notamment, assis sur les nattes autour du tanoa. Le bol passe entre les mains de tous et c'est un moment privilégié pour discuter, souffler. Souvent les femmes et les hommes vont chacun de leur côté pour le « kava ». Chez nous on pourrait dire que l'équivalent du kava c'est l'apéro, sauf que le kava n'est pas alcoolisé.

La poudre de kava est mise dans un linge (traditionnellement de la fibre végétale) puis imbibée d'eau et frottée. Le jus est récolté dans le tanoa (ici un tanoa de substitution en inox).Quand on reçoit le bol on claque 3 fois dans les mains, on dit « Bula » et on boit tout cul-sec. On reclaque dans les mains en disant « Vinaka » et c'est au suivant.
Et on renouvelle l'opération autant de fois que l'on veut. Ça peut durer toute la nuit si on aime ça !

Après 4 ou 5 tours de kava, nous ne sentons pas d'effet particulier à part un léger engourdissement de la langue. Il paraît que le kava rend complètement zen. Pour ce qui est du goût, ça ressemble un peu à de la terre un peu sableuse (même si nous n'avons jamais mangé de terre !). Nous discutons de beaucoup de choses, notamment de nos pays respectifs. Nous sommes notamment intrigués par la relation entre les fidjiens de souche et les indo-fidjien. Mana nous explique que les deux communautés vivent côte à côte sans vraiment se mélanger mais en connaissant quand même les traditions et la langue de la communauté voisine. Le village où il a grandi se trouvait au beau milieu des champs de canne à sucre près de Labassa et il savait parler Hindi avant de savoir parler anglais.

La météo semble se maintenir et nous maintenons notre départ pour le lundi. La Nouvelle-Zélande exige que les bateaux arrivent la coque propre alors nous passons notre dimanche à caréner. Nous avons bougé le bateau pour ne pas rester à la sortie des égouts bien sûr. Nous faisons ça scrupuleusement et la coque ressort toute blanche de ce nettoyage à fond. Nous n'oublions pas de gratter les coquillages qui ont élu domicile dans les passe-coque et nous délogeons plusieurs poissons de là aussi. Certains ont eu les toilettes bouchés par des poissons coincés dans les canalisations... Ceci dit nous ne risquons pas ce problème.


Repos entre deux séances de nettoyage de coque.

Comme chaque vendredi ou chaque lundi notre mouillage se peuple de tous les bateaux venus faire leurs formalités, en général de départ. 4 ou 5 bateaux sont déjà partis vendredi en direction de la Nouvelle-Zélande et nous sommes au moins aussi nombreux le lundi matin. La veille nous avons retrouvé Chantal et Freddy sur Micromegas, qui partent aussi comme nous. A 7h, juste avant de faire les formalités de sortie, nous sommes tous devant les prévisions pour refaire le point. Les conditions ne sont pas idéales, nous allons avoir le vent dans le nez une partie du chemin mais aucune dépression n'a l'air de pointer le bout de son nez c'est ce que compte. Cette ambiance de grand départ est très marrante, on se croirait au milieu d'une troupe d'oiseaux migrateurs prêts pour leur grand voyage annuel.

 

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