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Publié le 17 Mai 2012
Nouvelle-Calédonie

Dès 8h, Jean-Marc passe nous chercher et nous emmène aux formalités. Un coup d'annexe motorisée suivi d'un tour en voiture en ville et c'est réglé. Dès qu'on est motorisés tout va plus vite ! Nous abusons de la gentillesse de l'équipage de Lifou et les multiples emprunts d'annexe, les connexions Internet à leur bord et toutes leurs connaissances sur Nouméa nous sont précieuses et nous font gagner un temps fou. Après avoir fait le tour de tous les mouillages et marinas de Nouméa à la recherche de propriétaires de régulateurs Navik pour refaire la pièce perdue, Gaëtan finit par trouver la perle rare : un vendeur du précieux objet ! Et même mieux que ça, il a une pale en rab' et il nous la donne contre une bouteille, de toute façon il ne sait pas quoi en faire. Voilà au moins une bonne semaine de travail évitée. L'adaptation de la nouvelle pale est rapide ce qui ne nous empêche pas de traîner encore quelques jours à Nouméa, trouvant toujours des petits trucs à remplacer, améliorer, réparer... Nous prenons quand même le temps d'aller visiter le centre culturel Tjibaou, conçu par l'architecte Renzo Piano en partenariat avec des tribus Kanaks. Le centre est un lieu ambassadeur de la culture Kanak et propose des manifestations et expositions tout au long de l'année. À l'extérieur, le chemin Kanak nous présente différentes plantes importantes, que ce soit dans la pharmacopée ou pour leur dimension symbolique lorsqu'elles sont utilisées autour des habitations ou dans les cérémonies. À côté du bâtiment moderne de Renzo Piano, des cases appartenant aux principaux pays Kanak (le Nord, les îles et le Sud où est construit le centre) sont construites autour d'une allée où se déroulent les cérémonies coutumières.

Le long du centre culturel Tjibaou dessiné par Renzo PianoLe chemin Kanak. Plantation de tarots en terrasse pour leur irrigation.
L'aire coutumière. La case du Nord. Les formes conçues par Piano rappellent celles des cases Kanak en construction.La case du sud qui accueille le centre Tjibaou.

Nous n'aurons malheureusement pas beaucoup d'autres occasions de faire connaissance avec la culture Kanak qui est pourtant très forte. La plupart des Kanak qui vivent à Nouméa sont attachés à une tribu avec laquelle ils conservent des liens forts. Par exemple, ils bénéficient de congés spéciaux pour des évènements ayant lieu dans leur tribu. Cela provoque d'ailleurs quelques tensions avec les collègues ou les patrons de culture européenne quand un Kanak est absent subitement pour une durée indéterminée pour cause de deuil, de mariage ou autre dans sa tribu. Choc des cultures... L'histoire de la Nouvelle-Calédonie est proche de celle d'autres colonies mais les Kanaks ont toujours essayé de résister. Quand en 1853, la Nouvelle-Calédonie a été déclarée comme appartenant à la France, les Kanaks ont été soumis à des interdits, des règles spécifiques (en général injustes) ou ont été dépossédés de leurs terres au profit de nouveaux colons ou de bagnards libérés. En 1946, la Nouvelle-Calédonie devient un TOM et les Kanaks sont des citoyens à part entière. Au début des années 70 les exploitations minières se développent à la vitesse grand V avant de subir une crise brutale qui exacerbe les tensions sociales. Les années 80 sont marquées par des violences entre français et Kanaks, suivies des accords de Matignon puis de Nouméa qui organisent petit à petit l'autonomie du pays (la Nouvelle-Calédonie est un Pays d'Outre Mer, plus un TOM). En cette période d'élection présidentielle française et surtout à l'aube des consultations prévues entre 2014 et 2018 sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie la cohabitation des cultures est un sujet très présent. Et ici au moins, il n'y a pas d'hypocrisie quant aux difficultés à se mélanger...


C'est une façon de communiquer...

La ville de Nouméa pour sa part est une ville très « française ». Après notre longue escale en Nouvelle-Zélande nous avons apprécié le petit bazar à la française (voitures garées dans n'importe quel sens, traverser la rue sauvagement), des boutiques sympathiques et des boulangeries où ça croustille. La population est bien sûr plus métissée qu'en France et les robes mission de toutes les couleurs habillent la plupart des femmes kanak. Ah, et comme une ville française, le dimanche c'est ville morte, tout est fermé. C'est le dimanche que les gros paquebots de croisière arrivent et les Australiens ou Américains qui mettent pied à terre ne doivent pas être dérangés par trop d'animation !

Nouméa. La place des cocotiers.Le marché à port Moselle.
La bibliothèque Bernheim et en arrière plan les hauts de la cathédrale.En bordure de la place des cocotiers.

Notre initiation à l'histoire et aux populations de la Nouvelle-Calédonie actuelle cumulée à tout ce qu'on entend sur la nature et les paysages du pays, renforcent notre sentiment sur cet endroit vraiment intéressant où l'on pourrait rester des mois tant il y a à faire. Nous n'avons pas eu le temps d'aller randonner et dormir dans les campings des tribus du Nord, ni de visiter les fermes des Caldoches, sortes de cow-boys calédoniens descendants de bagnards ou d'aventuriers qui élèvent aujourd'hui des cerfs ou autre bétail. Nous nous sommes consolés en achetant du saucisson de cerf au supermarché. Eh oui, même si comme en Polynésie Française, chaque course au supermarché ou pire au marché ne se fait pas à la légère (on réfléchit à deux fois avant de mettre 7€ dans à peine un kilo de tomates produites localement sans parler de la pastèque éliminée d'office à cause de ses 25€ pièce...), au moins ici, on a le plaisir de voir qu'il y a une production locale qui semble dynamique : charcuterie, biscuits, café. Ceux qui se sont arrêtés ici nous l'on dit, la Nouvelle-Calédonie ne connaît pas la crise économique. Même si les mines de nickel ont connu un déclin dans les années 70, elles emploient encore énormément de monde et prospèrent. Les autres secteurs ne sont pas à la traîne non plus : les artisans à leur compte choisissent leurs chantiers...

Malgré tout ces attraits qui auraient pu nous donner envie de rester, nous avons repris la route. Nous avons d'abord fait une pause dans la baie de Prony, au sud de la grande terre pour un petit bout de marche sur le GR dans un paysage de terre rouge. C'est dans cette terre rouge, la terre minière comme on l'appelle ici, que se trouvent les filons de nickel.

Arrivée dans la baie de Prony.Le fond de la baie depuis le GR.
La terre rouge, terre minière où se trouvent les filons de nickel. 

Au milieu de la baie, se trouve une balise de danger isolé à laquelle on peut s'accrocher le temps de plonger admirer l'énorme danger en question : une concretion coralienne formée par une source d'eau sulfureuse sous-marine. Gaëtan plonge en apnée, j'observe du kayak, chacun sa technique !

Danger isolé. Accrochez-vous pour aller l'admirer.Le snorkelling de trouillarde. Style assuré !

Nous filons ensuite vers l'Île des Pins. Nous renouons donc avec la navigation à vue au milieu des patates de corail, les passages de passes (même si nous sommes déjà entrés par une passe pour rejoindre Nouméa) et passons notre première nuit dans la baie de Gadji. La baie est très jolie mais peu profonde et les fonds tiennent mal. Nous choisissons une petite plage rien qu'à nous et mouillons devant. En pleine nuit, nous sommes réveillés par les accoups de l'ancre et la chaîne qui racle le fond quand un grain passe. Je me lève, rien ne semble avoir bougé... 20 minutes plus tard ça recommence mais ça ne s'arrête pas. Gaëtan se lève en vitesse et le temps que je saute aussi du lit il a démarré le moteur. Nous sommes à 6m des rochers, il ne restait pas une minute pour réagir avant que le bateau arrive contre la paroi rocheuse. Il fait nuit et nous ne nous sentons pas confiants de naviguer à l'aveuglette dans une zone potentiellement peuplée de patates de corail. Nous remouillons un peu plus loin du bord et la fin de la nuit se passe sans encombres.

Arrivée dans la baie de GadjiLes îlots avec les pins aux formes si particulières
Notre petite plage rien qu'à nous pour la nuit...Et les rochers dans lesquels nous avons failli terminer en pleine nuit !

Le lendemain matin, nous avons décidé de retrouver le côté positif des zones coralliennes. Nous allons mouiller plus loin, bien attachés à une patate de corail et partons en kayak pour visiter le récif en snorkelling. Nous ne sommes pas déçus et la plongée est aussi belle qu'à Fakarava. En prime, nous avons droit au passage d'un requin pointe blanche (j'ai sauté dans le kayak !) et à la visite d'un « tricot rayé » ce serpent de mer rayé blanc et noir. Il est inoffensif mais je me suis quand même cachée derrière Gaëtan... Le lagon est aussi peuplé de plein de tortues mais qui ne se laissent pas approcher facilement.

Youpi les coraux et les petits poissons !Retrouvailles de l'apnée un peu délaissée dans les eaux fraiches néo-zélandaises.
Un corail mou au centre, de couleur brune.Tout un paysage sous-marin.

La nuit suivante se passe dans la baie d'Ugo où nous avons un bon ancrage. Nous descendons à terre marcher vers la baie d'Upi voisine avant d'aller faire un tour à la piscine naturelle dont nous avons appris l'existence par les nombreux touristes que nous avons croisés en chemin. « C'est par là la piscine naturelle ? - Ah bon, il y a une piscine naturelle ? ». Le site est très beau quoique un peu moins naturel avec tous les touristes que nous sommes. Alors que nous nous beurrons de crème solaire avec toujours autant de dégoût en pensant aux vêtements que nous allons tâcher et qu'on n'arrivera pas à laver correctement à la main et à toute cette crème qui va se dissoudre dans l'eau et tuer le corail à force, un petit groupe d'asiatiques passe (japonais ou coréens ?). Ils ont tous un chapeau, des T-shirts manches longues, un paréo ou un pantalon voire des gants pour certains. On va peut-être changer de mode « balnéaire », on a moins la classe (quoique) mais c'est plus malin peut-être...?

Arrivée dans la baie d'Ugo. Veille sur les patates de corail.Le nord de la baie d'Upi.
Les pins qui ont donnés leurs nom à l'île.La fameuse piscine qui est en fait un bras de mer coupé du lagon par des récifs. Un lagon dans le lagon quoi. Nous ne sommes pas seuls mais le site est joli.

J'aurais aimé aller faire un tour au village mais le temps n'est pas élastique alors nous rentrons au bateau. Le sac de Gaëtan est chargé de plusieurs cocos, il va relancer son industrie de bombe calorifique : la confiture de coco !! Des pirogues à voile sont en train de pêcher près du récif. Ces bateaux traditionnels sont à double emploi dans les zones touristiques : balade des touristes ravis la journée et pêche le soir. Leur coque centrale est faite dans un tronc creusé. Ça semble assez lourd à manoeuvrer mais ça doit être costaud.

Pirogue qui vient de déposer des touristes dans la baie d'Upi.Un petit tour pour les touristes avant de partir à la pêche.

Nous rangeons le bateau, demain, nous partons pour Tanna, au Vanuatu.

 

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