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Publié le 26 Juin 2012
Traversée Port-Vila (Vanuatu) – Louisiades (Papouasie Nouvelle-Guinée)

La zone de convergence du Pacifique Sud...

Nous quittons Port-Vila le 17 mai en direction des Louisiades. Dès la sortie de la baie la houle est très marquée et il fait bien gris. Très vite nous sommes sous 3 ris et trinquette puis nous finissons par affaler la grand-voile même si c'est moins grisant pour Gaëtan qui tenait apparemment à la vitesse de 6 noeuds mini ! Ce début de traversée mouvementée ressemble à tous les autres, je végète pendant 3 bons jours pendant que Gaëtan assure le quotidien.
Il n'arrête pas de pleuvoir, les grains s'enchaînent et la mer est plutôt grosse. Elle n'est pas dangereuse mais ça mouille dès qu'on met le nez dehors. Au bout de quelques jours de grisaille et de pluie, Gaëtan annonce fièrement que ça va continuer parce que nous sommes dans la zone de convergence du Pacifique Sud. C'est une zone nuageuse (pas le Pot-au-noir) qui s'étend des Louisiades à l'île de Pâques...


La zone de convergence du Pacifique Sud : des nuages, des grains, de la pluie mais pas de calme plat contrairement au pot au noir. Et notre igname accroché au portique faute de place ailleurs...

En théorie nous sommes partis pour un bon mois d'autonomie entre ces 10 jours de mer, la semaine d'escale aux Louisiades et les 20 jours de navigation qui suivent. Nous ne sommes pas sûrs de pouvoir refaire de l'eau aux Louisiades alors nous avons le plein et nous économisons au maximum. Le temps est mauvais et nous n'arrivons pas à récupérer toute cette eau qui nous tombe du ciel à grands seaux ! Grrrrr, il est temps de mettre un système de récupération efficace en navigation. Le problème est que nous sommes quand même bas sur l'eau et que l'eau de pluie a vite fait de se mêler aux embruns.
On se prend quelques beaux grains et Gaëtan est obligé de barrer malgré le fait qu'on soit sous trinquette seule. La mer est blanche de pluie et on est en course avec une bouteille d'eau plastique qui surfe de vague en vague.


Trinquette seule, notre voilure officielle de cette traversée.
À la barre dans un grain.Le fameux grain.

Sur les 3 derniers jours le vent se calme et les orages prennent le relais. Les nuits sont éclairées brusquement par des lueurs violacées/oranges/blanches. On n'entend pas tonner et en mer on peut voir les orages de très très loin. Mais nous ne sommes quand même pas tranquilles. Nous avons sorti la chaîne qui reliera le mât et les haubans à l'eau si la foudre vient à se rapprocher. Même si on a la chaîne, on souhaite vraiment que les orages restent loin, on n'est pas bien sûrs du résultat si la foudre s'abat sur nous.

Au bout de 10 jours nous sommes près de la barrière de corail. Les Louisiades ne sont pas bien cartographiées du tout et les seules indications que nous avons du lagon sont des schémas faits dans certains guides nautiques et une mauvaise photo de carte marine. On est en début d'après-midi et il faut entrer maintenant, ou pas, si on veut assez de luminosité pour arriver au mouillage. Gaëtan a repéré la passe « Chubudi » sur un schéma et nous longeons la barrière jusqu'à ce que nous apercevions une faille. Un gros nuage d'orage arrive mais nous avons le temps de prendre la passe. Malgré la grisaille, nous distinguons le corail assez bien ce qui nous rassure un peu étant donné que nous n'avons que nos yeux sur ce coup-là. Le sondeur n'aime pas l'humidité et il refuse d'afficher quoi que ce soit malgré nos tentatives de réanimation des derniers jours. Du coup, le fil à plomb est sur le pont et on se dit que quand même, on réunit un peu toutes les pires conditions pour la navigation en lagon : mauvaise visibilité voire pluie, pas de carte précise, pas de sondeur !

La « vigie-corail »Finalement, malgré la grisaille on voit assez bien les récifs.
Mais avec ce qui arrive derrière on n'est pas tranquilles.Et cet orage là on l'entend tonner...

Le passage de la passe se fait hyper bien même si nous ne prenons peut-être pas le plus court chemin pour arriver au lagon profond. Peu importe, nous allons où nous avons le plus de visibilité. L'orage nous rattrape quand nous sommes hors des récifs, ouf !
Nous avons choisi d'aller mouiller à l'est de l'île de Pana Wina, c'est la plus près de la passe. En chemin vers le mouillage nous nous faisons rattraper par une pirogue à balancier à voile. Nous sommes sous un grain et ça file vite. Le barreur manie sa rame de toutes ses forces et quelqu'un est à fond sur l'écope pour vider l'eau à mesure qu'elle rentre. Nous sommes impressionnés.

Une pirogue à balancier nous double à fond la caisse (nous sommes à plus de 5 noeuds).Ça à l'air sportif mais ça marche bien.

Nous arrivons au mouillage très, très à tâtons et un jeune nous vient en aide en nous guidant entre deux récifs. Le fil à plomb nous indique 5m, parfait, nous sommes arrivés !!!

Nous remercions Gerard pour son aide puis arrive un petit monsieur dans un kayak creusé dans un tronc. C'est Robert, son oncle et magistrat du secteur de ce lagon. On les invite tous les deux pour un thé chaud et on met le taud récupérateur d'eau de pluie en vitesse. Une fois installé, la pluie s'estompe...


Robert, le magistrat du secteur vient nous rendre visite dans son kayak.

 

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