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Publié le 10 Août 2012
Lombok

Nous arrivons au nord-ouest de Lombok le 14 juillet. À quelques milles du mouillage nous sommes contrôlés par les gardes côtes ou les douanes, on ne sait pas trop. Ils nous font signe de venir accoster leur vedette alors nous affalons la grand-voile et y allons après quelques ronds dans l'eau à cause de la vedette qui nous suit dans toutes nos manoeuvres. Gaëtan monte à bord avec les papiers tandis que les autres me font la causette. Ils sont très curieux, comme d'habitude, et demandent s'ils peuvent visiter l'intérieur du bateau. Je ne suis pas le capitaine et leur dit de voir avec lui, connaissant très bien la réponse dudit capitaine. Ils laissent tomber et tant mieux, puis nous repartons sans avoir compris l'intérêt du contrôle.
Nous voyons un mouillage avec d'autres voiliers alors nous y allons, un peu en manque de vie sociale. Les Suisses du cata mouillé devant nous reviennent à leur bord en annexe et nous disent qu'il faut payer pour ancrer ici et qu'il faut aussi payer le chef de port. Quel chef de port !??? Nous levons l'ancre et allons voir ailleurs. Nous mouillons finalement à Teluk Nara, juste en face des Gili Island apparemment réputées pour la plongée.


Notre mouillage à Teluk Nara, peuplé de beaucoup de bateaux qui emmènent les touristes sur les Gili Island.

Notre priorité est d'aller à Mataram, la grande ville de l'île, pour faire renouveler nos visas valables un mois. Nous entendons tout à propos de ces visas : il faut compter 7 jours ouvrables pour les renouveler, il faut qu'une personne locale nous « sponsorise ». Dès que nous parlons visa, les opérateurs de tourisme ont les yeux qui brillent et nous disent que c'est très, très dur et très, très long, il faut venir tous les jours, qu'il faut un sponsor et que de toute façon il s'occupe de tout mais que bien sûr ça a un prix. Arrivés au mouillage, nous faisons la connaissance d'Ali qui nous propose ses services (corps mort, gasoil, eau, tours organisés, location de voiture). Quand nous lui demandons où se trouvent les bus publics pour aller à Mataram, il nous dit qu'il n'y en a pas et que le seul moyen est de prendre une voiture avec chauffeur qu'il peut nous fournir. Mon oeil ! Il faut s'y faire, les personnes qui travaillent dans le tourisme n'hésitent pas à nous sortir des mensonges énormes pour que leur solution à des millions de rupiahs nous paraisse la seule possible. Ils sont charmants, mais dès qu'ils voient qu'on ne prendra pas leur proposition, ils tournent le dos en nous ignorant superbement !

Le dimanche matin, nous allons à Mataram par nos propres moyens puis décidons de faire notre chemin chacun de notre côté pour se retrouver à l'ouverture des bureaux de l'immigration le lendemain. L'équipage de Ty Punch a parfois besoin d'air.
Je vais directement à Mataram et finis par trouver une chambre d'hôte pas cher dans laquelle je rencontre des voyageurs et des touristes en vacances. Nous discutons beaucoup puis allons visiter Pura Meru, à priori le plus grand temple hindou de Lombok. En l'absence de cérémonie les lieux sont un peu vides mais c'est pas grave. Nous ressortons de l'enceinte du temple du côté de la mosquée où c'est l'heure de la prière. Ces hauts-parleurs qui nous réveillent à des heures pas possibles produisent en fait un effet très « prenant » quand on passe à côté.


Entrée dans l'une des cours de Pura Meru. Les enfants des gardiens jouent avec des cerfs volants à longueur de temps. Un peu partout dans la ville, des petits ou des gros cerfs volants stationnent dans les airs.
Les décorations hindoues très fines habillent abondamment les temples.

Je suis avec 3 voyageurs allemands et une Française en vacances. Je suis un peu gênée de la façon dont les voyageurs font leur chemin d'une façon qui me paraît un peu arrogante. Ils ne prennent pas le temps de répondre au salut des gens dans la rue, foncent tête baissée et soupçonnent plus ou moins l'arnaque partout. Je passe les chaussures pas enlevées sur le seuil de la chambre d'hôtes. Ces voyageurs-là savent ce qu'ils veulent voir et rien ne peut les en empêcher.
Je suis un peu gênée avec cette façon de faire et prends le temps de répondre aux saluts. Tout le monde nous demande où on va (c'est une constante dans ce pays) et je sors ma phrase nouvellement apprise : « Jalan jalan ». Ça veut dire qu'on se balade. J'ai pas dû faire le bon accent parce que le gars me demande de répéter puis ensuite il veut me prendre en photo avec son portable. Je me laisse faire, on prend bien tout ce qui nous passe sous la main en photo nous...
Nous passons la soirée à discuter, en anglais, en allemand ou en français. La conversation tourne autour de nos impressions sur l'Indonésie et de voyage bien sûr. Trouvant bizarre que je n'aie qu'un petit sac à dos et ne comprenant pas trop mon itinéraire indonésien (je n'ai pas encore vu l'aéroport de Bali par exemple) je parle encore et toujours de notre voyage. S'il y a bien un sujet pour lequel on est rodés c'est celui-là. Et les questions arrivent presque toujours dans le même ordre.

De son côté, Gaëtan a pris la tente et est parti vers la campagne. Il s'est retrouvé sur un campement d'agriculteurs occupés à battre le riz à la main. Malheureusement la communication est difficile et il s'apercevra à ses dépends qu'ils travaillent jusque minuit (à 5 mètres de la tente) et reprennent la journée très tôt le matin, après la prière de 4h30... Une nuit un peu bruyante !
Le bruit mis a part, ils sont très accueillants et vont jusqu'à lui préparer un matelas de « paille » pour isoler la tente du sol. À la nuit tombée, alors que Gaëtan est près à se coucher, il entend à l'extérieur de la tente un habituel « hello Mister ». C'est l'un des hommes qui revient avec son fils Rudi qui parle un peu anglais pour l'inviter chez eux à boire un café accompagné de beignets. Il fait la connaissance de toute la famille. Jina, la soeur est aussi à l'université et ce sont les deux enfants qui traduisent les questions de la maman. Ils sont plutôt curieux et veulent connaître la façon de vivre en France. Voilà l'idéal pour avoir des échanges intéressants avec de « vrais » Indonésiens : une famille qui n'a pas d'actions dans le tourisme et où au moins une personne parle anglais.

Nous nous retrouvons devant les bureaux de l'immigration comme prévu, contents de nos petites escapades respectives. La veille, un gars travaillant soi-disant à l'immigration et organisateur de tours m'a proposé de faire un visa express moyennant cher bien sûr. De son côté, Gaëtan a trouvé un « sponsor ». Mon chauffeur de mobylette, habitué à l'immigration, m'a dit qu'on n'avait pas besoin de tout ça. Finalement, nous y allons sans sponsor et sans « accélérateur de délais » pour voir de quoi il en retourne. En fait la procédure est très claire et nos visas seront prêts dans deux jours au prix normal.
Devant revenir payer l'immigration le lendemain, nous décidons de passer la journée à Mataram. Gaëtan me rejoint à la chambre d'hôtes. Les rizières sont confortables mais il ne dit quand même pas non à un bon lit avec une petite douche.
La ville de Mataram est assez étendue et on y trouve tout. La chambre d'hôte est située dans un quartier à priori à dominante hindoue et il y a des autels dans beaucoup de cours. Devant les portes des petites offrandes sous la forme de fleurs ou de riz disposés sur des feuilles tressées sont déposées. Il y a des temples un peu partout, de toutes les tailles. Ils sont facilement reconnaissables à leur architecture très riche en moulures et symboles en tous genre.

Rue animée aux abords du marché de Mataram.La mosquée près du marché et du temple hindou Pura Meru.
Cultures en plein centre ville.Cages à coqs
Offrande renouvelée chaque jour sur un petit hôtel dans la cour de la maison ou dans les entrées.Le bambou plante multi-fonction par excellence !

En dehors des grandes artères il y a plein de petites rues assez sympas si l'on arrive à se détendre et à oublier la circulation des motos. Nous faisons aussi un tour au marché couvert où bien sûr tout le monde veut nous vendre quelque chose. Je m'amuse avec les marchands de vêtements en leur disant que je veux un pantalon. Ils me montrent tous les pantalons qu'ils ont et évidemment, il n'y a toujours pas ma taille mais ils sont prêts à m'habiller dans n'importe quoi. Je vais devoir me mettre à la couture...
À Mataram il y a aussi LE Mall (Centre commercial) où on trouve du monde à toute heure de la journée. S'il y a bien un endroit où les gens ont le même comportement quel que soit le pays, c'est les grands centres commerciaux... On trouve McDo, KFC, des magasins aux néons fluo partout, des jeux pour les enfants, de quoi se restaurer et même des terrains de foot au dernier étage surchauffés par le soleil qui tape sur les tôles du toit. Le paradis de la consommation. Nous quittons rapidement cet enfer.

Gaëtan en pleine négociation sur le marché « traditionnel » de Mataram.Étal de poissons séchés.
Il y a même des brocanteurs.En opposition au marché local il y a LE Mall. Ça ressemble à tous les centres commerciaux du monde, jusque dans certaines enseignes.

Pour notre dernier jour en ville nous nous offrons un massage. Peu habitués à se faire dorloter les masseuses doivent tout expliquer. Celle de Gaëtan a eu un petit cri d'effroi devant ses pieds et l'un comme l'autre, nous avons eu droit à un lavage de pieds avant le massage (marcher en tongs dans la poussière sans se salir les pieds est un art que nous ne connaissons pas).
Ceci étant, ce massage énergique nous a fait du bien et nous sortons gras comme des loukoums saveur fraise mais tous contents de nous.

Nous allons payer pour nos visas. Cette nuit, nous avons prévu de quitter la chambre d'hôtes pour aller dormir dans les rizières. Nous nous baladons donc avec toutes nos affaires dont une natte achetée sur le marché qui fait de l'effet autour de nous.
Cette natte n'a peut-être pas laissée la petite dame de l'immigration indifférente qui nous dit que comme on voyage en bateau (décidément elle aime cette idée !) et qu'elle voit qu'on a toutes nos affaires avec nous, elle peut nous donner les visas dans une heure. Bonne nouvelle !
Du coup, pas de rizières ce soir, nous rentrons au bateau. Sur la route nous nous arrêtons à Sanggigi, lieu hautement touristique où nous avons l'impression d'être carrément agressés. Impossible de faire un pas sans que quelqu'un veuille nous vendre quelque chose, du tour de plusieurs jours au collier de coquillages. Personne ne comprend où nous allons parce que nous n'allons ni au Rinjiani (le volcan le plus haut de l'île), ni aux Gili Island...

Justement, le retour au bateau a été bref, le temps de préparer nos sacs pour la rando au Rinjiani. Depuis que nous sommes à Lombok, tout le monde veut nous vendre des formules tout compris avec transport, hôtel, guide et porteur pour marcher léger, bons petits plats à 2600m d'altitude, etc. Nous voulons y aller seuls et naturellement, on nous dit que c'est impossible mais nous sommes décidés.

Après une moto, un bus public (nous découvrons que c'est le bus public qui vient de Mataram, il suffisait de partir dans l'autre sens à partir du mouillage) et re-moto nous arrivons à Senaru, village de départ de la fameuse ascension du Rinjiani. À Senaru, tout le monde est bien rôdé pour ce qui est des offres aux touristes et re-belote, on nous propose les fameux tours. Comme d'habitude, nous répétons que nous ne voulons pas de porteur, éventuellement juste un guide mais tout le monde s'obstine à nous proposer le « all inclusive », c'est assez énervant et c'est sans fin. On dit ce qu'on veut, clairement, et nous on répond « ok, alors un guide, un porteur, blablabla ». Dialogue de sourds.
Le lendemain matin, Gaëtan se présente à la maison du parc au culot et demande deux entrées pour 3 jours. Le garde nous vend deux entrées en disant de ne pas dire qu'on n'a pas de guide ni de porteur. Il nous fait inscrire notre nom au bas d'une liste. Nous venons d'être ajoutés à un groupe existant et notre argent n'a pas dû aller dans les caisses du parc vu d'où sortent nos tickets...

Nous voilà en chemin avec une bonne cinquantaine de touristes, autant de porteurs et un guide par groupe. Forcément, nos gros sacs et notre tente intriguent et tout le monde voit bien que nous n'avons pas de porteur ni de guide. La montée est raide et nous sommes trempés de sueur comme jamais. À la pause du midi, tous les groupes s'arrêtent au même endroit et nous faisons de même. Du coup, nous faisons la connaissance d'un Français que nous sommes sûrs d'avoir vu en Nouvelle-Zélande et de deux institutrices belges en vacances. Nous grignotons tandis que les porteurs s'affairent à allumer des feux pour faire cuire des soupes de nouilles avec petits légumes, des oeufs, du riz, frire du poulet. Les marcheurs ont droit au thé ou au café pour patienter. Nous dégustons nos biscuits secs et notre riz froid.
Nous sommes dans la forêt et dans les nuages. Il fait très humide et frais. Des singes sautent dans les arbres et je pense au bananes accrochées à l'extérieur de mon sac qui pourraient bien plaire à certains d'entre eux. Puis nous dépassons les nuages et l'ascension se fait plus raide. Les arbres sont plus éparses et nous voyons les porteurs qui commencent à ramasser du bois. Nous avons voulu faire l'économie du poids de notre petite bouteille de gaz alors il fait faire de même. Gaëtan part dans les herbes chercher un peu de bois et revient avec un gros fagot. C'est ça de plus à porter pour la dernière heure et il peine. Finalement, nous arrivons sur la crête du cratère avec une vue imprenable sur le lac et le nouveau volcan formé il y a seulement une dizaine d'années.

Après la montée dans la forêt et dans les nuages nous passons au dessus des nuages.La végétation est plus éparse et le vent beaucoup plus frais.
Il est temps de penser à ramasser du bois pour le repas du soir. Tous les porteurs s'affairent alors Gaëtan part aussi en chercher.Le chargement est lourd et la fin de la montée est difficile.
Les porteurs n'ont pas de gros sacs. Ils chargent tout dans des paniers accrochés aux extrémités d'un bâton en bambou qu'ils portent sur l'épaule. En général ils marchent en tongs, ils sont impressionnants !Nous commençons sérieusement à prendre de la hauteur.

Arrivée sur la crête du cratère à 2600m d'altitude. Vue imprenable sur le lac formé dans le cratère, le « nouveau » volcan formé il y a quelques années et le Rinjiani qui domine le tout.

Le terrain n'est pas des plus plats en plus d'être très venteux et nous mettons un peu de temps à trouver notre bonheur. Certains campements sont en plein vent et en plein dans les ordures. Parce que les ordures font partie de l'ascension. Il y a du papier toilette à traîner partout et ce qui va avec en général pas très loin, des emballages vides en plastique, des boîtes à oeuf, des épluchures... Presque tous les campements ressemblent à des décharges.

Première nuit au dessus des nuages à 2600m. Au loin on aperçoit le volcan Agung qui domine l'île de Bali de ses 3142m.Les restes d'un campement, jonché de déchets comme la plupart des campements qui jalonnent le trajet. C'est vraiment dommage si ce n'est carrément scandaleux.

Le lendemain, nous descendons au bord du lac pour une petit baignade. Un peu plus loin il y a des sources d'eau chaude et une source d'eau « potable » ce qui nous permet de faire notre stock pour le reste de la marche.

Descente vers le lac.La baignade est la bienvenue pour se laver un peu. Les porteurs se mettent à la pêche.
Vue vers la vallée depuis les sources d'eau chaude.Le campement « poubelle » au bord du lac avec vue sur le nouveau volcan.

Malheureusement, autour des sources d'eau chaude, c'est autant la décharge que sur les campements, ce qui ne nous a pas du tout donné envie de goûter l'eau. Le bord du lac est pire. Après le repas, le vent balaye les sachets de noodles et les bouteilles vides pour décorer le lac de plein de petits points blancs qui vont aller s'échouer sur la berge d'en face où jamais personne ne va. Cette quantité de déchets arrive même à nous gâcher la vue et c'est un sujet de conversation majeur entre les marcheurs. L'Indonésie a un gros problème avec les déchets, notamment les plastiques mais retrouver ce que nous voyons dans les villes à 2500m d'altitude est scandaleux. Un guide m'a dit qu'ils faisaient des campagnes de ramassage mais si déjà la majorité des porteurs ne laissait pas tout en plan derrière eux et s'ils sensibilisaient les touristes sur les toilettes en pleine nature, un grand pas serait franchi. Les touristes peuvent aussi demander à ce que leur porteur ramasse les emballages et exiger des campements propres mais ça n'est pas l'ambiance générale, tout le monde se fait servir sans se poser de questions.

Après cette pause eau/baignade/déchets nous devons remonter vers le haut du cratère. L'ascension est dure mais nous ne sommes pas les derniers malgré nos gros sacs. Nous sommes aussi surpris du manque d'informations sur cette randonnée qui n'est pas du tout facile !

C'est reparti, on remonte sur le bord du cratère après avoir un peu bullé au bord du lac.Le début est à flanc de montagne, donc en pente douce... Le panorama est grandiose.

À une heure à peine de la fin de la montée, alors que je fais une pause, un porteur vient soupeser mon sac et me dit « ouh, t'es forte ! ». Je lui réponds que c'est lourd à cause de l'eau et il me dit qu'il y a une source en haut ! Râââââ ! Nous vidons toutes nos bouteilles pour alléger la fin de la journée.
Nous campons au pied du sommet du Rinjiani et encore une fois, trouvons un endroit propre, plat et abrité du vent. La source n'est pas tout près et je traverse tous les campements installés en plein dans le vent fort et froid.

On vient d'apprendre qu'il y avait une source au dernier campement. On vide l'eau que l'on porte pour rien depuis 2h pour être plus légers la dernière heure.Cette fois, pas de fagot de bois à porter. Nous nous sommes équipés de bâtons de marche « à brûler », le petit bois a été trouvé sur place.

Le réveil sonne à 3h du matin pour Gaëtan qui a décidé de monter en haut du Rinjiani avec un autre groupe. Cette ascension à 3700m, sur la crête du cratère et en plein vent est dangereuse et il n'est pas question d'y aller sans guide dans les parages.

Le Rinjiani, 1000m de dénivelé à partir du campement.Après une ascension à 4h du matin pour avaler 1000m de dénivelé, Gaëtan est en haut. Le soleil continue sa montée et éclaire le lac peu à peu.
La crête est le seul chemin d'accès au sommet.En haut, on trouve des Edelweiss.
Après la descente, tous les groupes sont partis et les singes prennent le campement d'assaut.Ils n'ont pas encore appris à ouvrir les bouteilles d'eau. Peut-être qu'un jour ils iront même faire de l'eau à la source.

De mon côté je reste à la tente, pour finir ma nuit, garder les sacs et des forces pour la descente qui va durer 5h. Gaëtan revient du sommet, content de l'ascension et de la vue imprenable sur tout Lombok puis nous attaquons la descente après une petite rallonge d'une heure de marche suite à une erreur d'orientation. Les genoux et les cuisses trinquent et nous sommes contents d'arriver en bas, au milieu des cultures en terrasses d'oignons, de haricots, de carottes...
Il n'est plus l'heure de rentrer au bateau alors nous cherchons une chambre d'hôte que nous finissons par trouver. Les dames qui la tiennent ne parlent pas anglais du tout mais elles sont très très sympa et nous laissent vivre tandis qu'elles vivent chez elles en famille à côté. Ça nous fait beaucoup de bien de tomber sur un endroit comme ça après tous les vautours du tourisme.
Nous marchons comme des robots et tombons comme des masses alors que le soleil n'est pas encore couché. Un lit, quel bonheur !

Retour sur un terrain presque plat après 5 heures de descente (au moins 6 pour Gaëtan qui a l'ascension du sommet dans les jambes en plus).La marche se termine au milieu des champs d'oignons, de carottes, de haricots...
Tout est cultivé en terrasses.Les oignons sèchent dans les cours des maisons avent d'être vendus sur le marché.

Comme d'habitude, la prière de 5h du matin réveille les coqs qui réveillent les chiens puis les gens qui démarrent les motos et une nouvelle journée commence. Fidèle à notre devise « jamais sans mes boules Quies », nous parvenons à pousser la grasse matinée jusqu'à 6h30.


Petit déjeuner local : riz, oeuf (ça on pense que c'est le petit plus pour nous) et thé. Il va falloir plusieurs nuits dans un bon lit pour se remettre complètement de cette marche ! 5 jours après, Gaëtan n'est toujours pas remis...

Nous quittons nos hôtes puis partons à moto vers l'arrêt de bus le plus proche. La moto sans casque c'est grisant mais surtout pas très rassurant quand le chauffeur accélère au milieu des villages. Bien sûr, pour économiser l'essence les descentes se font en roue libre.
Puis nous prenons place dans le bus public que nous sommes bien contents de trouver vide. Nous ne pouvons pas nous asseoir normalement à cause de nos jambes qui ne passent pas alors là nous prenons nos aises. Puis arrivent d'autres passagers et nous devons nous plier en quatre pour caser nos jambes. J'ai les jambes dans le menton, Gaëtan a le dossier sous les omoplates tandis que ma voisine n'a même pas les genoux qui touchent le siège de devant et que tout le monde n'a que la tête qui dépasse du dossier.
La route suit la côte et nous longeons les rizières et autres cultures en terrasses. Les champs sont très soignés et façonnent vraiment le paysage d'une façon particulière. En arrière, les hauteurs des volcans dominent. Beaucoup de villages sont aussi des villages de pêcheurs. Les bateaux sont très effilés avec des balanciers des deux côtés.
Le bus s'arrête plus longtemps devant les marchés où il y a plus de chances de trouver des passagers. Après les marchés, les gens voyagent chargés et les marchandises sont stockés sur les toits des bus ou minibus. Il y a aussi les charrettes à cheval pour les petites distances. Les chevaux sont bien dressés et ne sont pas affolés dans la circulation pourtant importante.

Bateaux de pêcheurs sur une plage du nord de l'île.Sortie du marché de Tanjung. Les chevaux circulent au milieu des mini-bus, des bus et des motos sans être effarouchés.

Le bateau n'a pas bougé et nous sommes contents de le retrouver. Nous sommes fatigués de notre marche et fatigués d'expliquer que nous n'allons pas à Senaru (le départ de la marche), ni à Sanggigi (le village archi-touristique), ni aux Gili (les îles au beau corail). Sortir des programmes touristiques prévus localement demande de la persistance et c'est usant ! Que sera Bali ?

Après avoir fait le plein de gasoil via Ali et deux de ses copains. Un pour apporter le bidon qui ne faisait pas 35L mais 30L et l'autre à qui on a donné l'argent parce que le premier est parti manger après une journée de jeûne en ce jour de ramadan. Je passe les échanges par téléphone pour faire comprendre à Ali qu'on nous a donné 30L et non 35L comme prévu et que c'est normal qu'on ne paye que pour 30L. Après avoir fait la lessive en deux fois à cause de l'arrêt de la pompe puis fait de l'eau et bataillé pour faire comprendre qu'on pouvait payer pour l'eau (pas potable) mais pas deux fois plus cher que de l'eau potable. Après avoir eu la visite du capitaine de port et de l'officier de la quarantaine qui voulaient kidnapper notre livret vert (donné à l'arrivé et obligatoire à bord en Indonésie à priori) pour nous obliger à le récupérer après paiement d'on ne sait quoi, enfin, nous avons pu quitter Teluk Nara pour aller vers les Gili Islands. Nos courbatures sont énormes et nous avons besoin de repos !

Au Gili c'est la folie ! Il y a des bateaux qui emmènent les gens dans tous les sens pour aller faire du snorkelling par-ci, de la plongée par-là, admirer les fonds à travers le plancher de verre... Les coraux doivent être très beaux partout avec une telle ferveur. À terre, le bord de la plage est un alignement de restaurants et de bars avec des transats pour ceux qui préfèrent lézarder. La rue qui longe tout ça est bourrée de touristes. On est vraiment dans un monde à part. Les habitants des Gili sont musulmans et cette vie de bar et de fête, tous ces gens qui se baladent en maillot ne font probablement pas partie de leur vie même si c'est une source de revenus très importante pour la plupart d'entre eux. Les deux mondes se croisent sans se regarder et aux Gili, les « hello mister, where are you going? » nous manqueraient presque !
Les mouillages ne sont pas terribles du tout donc nous n'avons pas insisté d'autant plus que les quelques sites de snorkelling testés n'étaient pas super.

Barbecue géant. Les saucisses sont toutes occidentales et doivent faire attention à bien se retourner tous les quarts d'heure pour une cuisson progressive... Pour une couleur uniforme et dorée, ajouter un filet d'huile.Le matin de bonne heure, les pêcheurs sont à l'action avant de laisser la place aux bateaux de touristes.
La rue touristique de Gili Trawangan, un monde à part par rapport à la vie locale.La plage, un enchaînement de bar et de restos avec des sièges pour « la bulle ».

Ces zones touristiques sont aussi un aspect de l'Indonésie et elles sont de plus en plus importantes plus on se rapproche de Bali. Tout est fait pour amuser les touristes et pour qu'ils se sentent comme des coqs en pâte.

Après une navigation rapide grâce au courant qui nous pousse et une petite pause pour la nuit devant l'île de Trawangan, nous arrivons à Benoa au sud de Bali le 27 juillet.

 

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