!! NOUVEAUTÉ 2020 !!
--> CLIQUEZ ICI <--
pour suivre le voyage en Mer Méditerranée

Préparation

Atlantique

Pacifique

Indien

Atlantique-retour

Afrique du SudÎlesIndonésie


Publié le 05 Décembre 2012
Traversée La Réunion-Richards Bay

Notre parcours en direction de Richards Bay comporte trois éléments à prendre en compte : le plateau qui s'étend au sud de Madagascar où la mer peut être très mauvaise, les orages dans cette même zone et enfin le début du courant des Aiguilles qui longe les côtes d'Afrique du Sud et menant vers le sud. Les conditions peuvent changer brutalement et nous avons convenu avec Paul, un ami qui est en France, qu'il nous enverrait la météo tous les jours sur le téléphone satellite.

Départ de la Réunion. Beau temps belle mer.Réception des messages météo de Paul et des amis de bateaux sur le téléphone satellite.

Une zone orageuse plutôt importante s'étend jusqu'à 200 milles au sud de Madagascar. Comme nous n'aimons pas du tout les orages, nous piquons au sud, directement au départ de la Réunion. Les conditions sont parfaites pour un début de traversée : beau temps belle mer.
Nous descendons comme ça pendant 5 jours. Nous connaissons une seule nuit où les orages éclatent loin dans notre nord mais ça suffit pour éclairer le ciel entier d'une lumière violacée et pour nous faire prendre quelques précautions au cas où des éclairs viendraient vers nous. Un morceau de chaîne est sorti pour relier le mât à l'eau et les appareils électriques que l'on peut déplacer sont emballés de papier alu et rangés dans le four !

Nous piquons vers l'ouest lorsque nous sommes à 250 milles au sud de Madagascar. Il nous reste encore 810 milles jusqu'à Richards Bay lorsque les messages s'emballent sur le téléphone satellite. Les prévisions annoncent la formation d'une dépression qui devrait nous donner du vent de sud-ouest de 30 à 35 noeuds 5 jours plus tard. Jean-Luc nous conseille même d'aller nous abriter sur les côtes malgaches.
Les prévisions n'annoncent pas plus de 35 noeuds (ce qui est déjà pas mal !!) et comme nous sommes loin des zones à risque nous penchons plus pour faire le dos rond dans le gros temps plutôt que de faire marche arrière sans être sûr que ça ne sera pas pire après.
Nous nous préparons en faisant l'inventaire de tout ce qui pourrait être embarqué par des paquets des mer ou le vent et en assurant tout ce qui est à risque (régulateur d'allure, panneaux solaires, système de fermeture facile du coffre du cockpit, remplacement des bouts du régulateur...). Nous sommes prêts et nous avançons lentement pour ne pas arriver trop vite dans la zone la pire située plus à l'ouest.
En attendant nous avons des super conditions. Une belle daurade mord à l'hameçon, Gaëtan fait des bocaux de pruneau au rhum, j'écris les articles du site, nous faisons des frites puis le ménage, du pain... Dans une petite zone de grain il nous faut sortir le ciré. Depuis La Réunion nous avons récupéré des bon vieux cirés jaunes expédiés de France et nous sommes conquis. Nous voilà donc sous la pluie en ciré à deviser de l'efficacité de ces vêtements idéaux pour rester sec ! Nous avons même une bonne pétole qui nous oblige à marcher au moteur pendant 18 heures et nous ne voyons toujours aucun signe de dégradation du temps. Nous essayons de déchiffrer les nuages, le baromètre est contrôlé régulièrement mais toujours rien. Cette situation est assez stressante, nous avons du mal à savoir à quelle sauce nous allons être mangée. Les copains qui ont des bateaux beaucoup plus rapides sont déjà arrivés et tout le monde s'inquiète pour nous.

Préparation du bateau en attendant le gros temps.Il ne faut surtout pas se laisser abattre et nous faisons des réserves de bonnes choses.
Le ciré : idéal et vraiment mieux que nos vêtements de voile « techniques » plus longs à sécher et moins étanches !Apéro ! Mais quand arrive ce vent ?!

Nous déplorons quand même une petite avarie... Je vais ranger une voile à l'avant quand je sens quelque chose de bien mouillé. Puis en cherchant d'où cela peut venir et en ouvrant bien mes narines, je détecte une odeur de rhum. Le cubi de 10L !!!!!!!!!!!!!!!!!!! Il fuit, il est percé ! Branlebas, nous vidons un bidon d'eau douce dans tout ce que nous trouvons et le cubi est transvasé dedans. La couleur est la même, attention à ne pas se tromper maintenant ! Le pire a quand même été évité, 10L de rhum perdus, absorbés par les voiles sous la couchette.

Depuis deux jours nous voyons des tâches grises qui nous suivent mais nous n'arrivons pas à voir de quoi il s'agit. Trop rapide pour des requins, ils ne sortent pas respirer, ce ne sont donc pas des dauphins. Après de longues observations nous reconnaissons en fait de gros thons jaunes. Beaucoup trop gros pour notre assiette, dommage !

Puis de bonnes nouvelles arrivent, la dépression semble s'essouffler et le coup de vent reste à 30-35 noeuds mais sur une courte durée. Nous pouvons foncer vers l'Afrique du Sud et essayer d'y arriver le plus vite possible avant un autre éventuel coup de vent de sud. Le 25 novembre, le baromètre finit par descendre et le vent fort arrive à tel point que nous ne pouvons tenir que le tourmentin au travers. Nous amarrons la barre au centre et nous faisons une sorte de fausse cape qui nous permet quand même d'avancer à 2 noeuds dans la bonne direction et nous évite les grosses vagues et des mouvements violents du bateau. Nous nous enfermons à l'intérieur et profitons du confort de notre réglage en plein coup de vent.

Mmmh est-ce annonciateur du vent ?Ça arrive et Ty Punch prend de la gîte.
Ça y est, nous sommes partis pour une dizaine d'heures de vent fort.La grand-voile est affalée, la trinquette est remplacée par le tourmentin qui assure tout seul. Et vive la capote de descente !!

Ça ne dure pas plus de 10 heures et nous reprenons la route une fois le pire passé. La dépression est bel et bien passée et nous n'avons plus de risque de vent fort juste à l'arrivée. Nous arrivons à Richards Bay le 27 novembre vers minuit et nous prenons une place à quai. Après 14 jours de mer, finalement assez agréables, nous sommes au port, c'est calme, presque trop, à tel point que nous avons du mal à trouver le sommeil !


Sur le quai nous sommes accueillis par les copains.

Richards Bay est notre première étape pour le contournement de l'Afrique du Sud. En descendant vers le sud, nous allons quitter le régime des alizés qui souffle de l'est pour arriver dans les vents dominants d'ouest. Le courant des Aiguilles contourne l'Afrique du Sud du sud du canal du Mozambique jusqu'au cap des Aiguille qui marque la séparation entre l'Océan Indien et l'Atlantique. Il défile à une vitesse de 3 noeuds mais peut atteindre 6 noeuds dans certains secteurs. Tout dépend de la topographie des fonds marins. Si le vent souffle contre le courant, des vagues énormes et dangereuses peuvent être levées. C'est dans cette région que l'on peut rencontrer les fameuses vagues scélérates qui peuvent atteindre 20 mètres dans les conditions les plus extrêmes. N'ayant aucune envie de tomber nez à nez avec une vague scélérate et ayant prévu de rester en forme avec un bateau en bon état, nous devons faire le tour de l'Afrique du Sud par étapes et au plus beau de l'été, c'est à dire en décembre et janvier. Comme la météo peut changer brutalement, nous allons procéder par sauts de puces entre chaque abri. Ainsi, les navigations ne dureront pas plus de 3 jours, durée sur laquelle les prévisions météo sont quand même fiables.

À chaque étape, la durée de notre séjour ne dépendra donc pas des visites ou autres activités à faire mais des prévisions météo !

 

Site réalisé par Christophe Hivert