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Publié le 21 Janvier 2013 Saldanha et Noël à Cape Town | |
Au premier abord, la baie devant Saldanha n'est pas vraiment sympathique. Après l'entrée où nous longeons une île recouverte de crottes d'oiseaux (ça sent même au vent !) on passe le môle où se trouvent les énormes structures pour le chargement du minerai de fer extrait dans les mines situées en arrière (le port de Saldanha est l'un des plus grand d'Afrique pour l'export de minerai). Sur notre gauche se trouvent les quais pour les bateaux de pêche et les mouettes qui vont avec. Le Yacht Club est juste au fond et on se dit qu'on ne va pas faire de vieux os ici.
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Le terminal de chargement des cargos en minerai de fer à Saldanha. | Une mine de fer. |
Quand on met pied à terre au Yacht Club de Saldanha, on est tout de suite happés par l'ambiance des lieux et la sympathie des adhérents. On a tout le confort de la vie terrestre : salle de bain avec eau chaude, cuisine toute équipée, salon avec même des gros canapés en cuir, un préau avec des tables pour savourer la viande que l'on vient de faire griller sur les barbecues, à moins que l'on préfère prendre un verre au bar du club et s'installer côté jardin. Et puis, il y a une connexion Internet digne de ce nom et même un lave-linge gratuit. Autre avantage non négligeable vu nos précédents mouillages sud-africains, le centre ville est à 10 minutes à pied.
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Le Yacht Club de Saldanha. Simple et sympathique avec tout ce qu'il faut. | Côté jardin, face au mouillage. |
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Des canapés, ça faisait longtemps ! |
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Le ponton du club pour les annexes et le bricolage. | LE bar. Comme dans tous les Yacht Clubs c'est le nerf du commerce. |
Ça fait un moment que nous cherchons une solution pour sortir le bateau de l'eau. Nous nous sommes fait avoir avec les vacances de Noël et les chantiers sont complets ou vraiment trop chers. Le Yacht Club a un ber qui permet de sortir les bateaux de l'eau et après discussion avec la gérante du club et magie, nous pouvons sortir Ty Punch ici, dès le 30 décembre ! Quelle joie d'avoir un petit bateau.
En attendant les travaux, nous prenons le bus pour aller passer Noël avec nos amis de Capado et Magalyanne à Cape Town.
Préparation. Gaëtan nous a fait des truffes, c'est sacré à Noël ! | |
Le père Noël les garde comme il se doit. |
La joyeuse troupe au complet sur Magalyanne pour Noël (de g à d : Marie-Christine, Gaëtan, Jean-Luc, Claire, Capucine, Adrien) |
Capado et Magalyanne viennent à Saldanha et nous revenons chacun sur un des bateaux-copains. Sur Capado, qui ne mesure que 10m50, je savoure les joies de la navigation à 8 noeuds par vent faible. Je suis conquise ! Entre Dassen Island et l'entrée de la baie de Saldanha, nous croisons la route d'un groupe de baleines. Nous avons droit cette fois à de gros dos rond, des sprays en pagaille et même des queues qui sortent de l'eau. Il y a des baleines à bosse et des baleines bleues. C'est la fin de la saison, elles retournent dans le grand Sud avec leurs petits.
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Retour à Saldanha sur Capado. Gaëtan est sur Magalyanne. Table Mountain en arrière plan. | Les baleines ne tardent pas à se manifester. |
Nous croisons la route d'un groupe de baleines. |
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Elles passent tout près. | Et nous gratifient de plusieurs belles queues hors de l'eau. |
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Après une belle journée en mer, rien de tel qu'un rafraîchissement... | ...et des « Droevoers », saucisses de boeuf séché. Les Sud-Africains sont les rois de la viande séchée ! |
Ty Punch est sorti de l'eau le 29 décembre. À peine hors de l'eau, nous attaquons le lavage de la coque pour pouvoir refaire l'antifouling. Nous sommes aux premières loges et faisons l'attraction des gens à l'apéro qui finissent par nous offrir une bière pour nous remettre de ce grand nettoyage. Nous n'arrêtons pas de la semaine : nettoyage à fond et ponçage de la coque pour l'application d'un nouvel antifouling, nouvelle peinture de la bande bleue, polish de la coque, vernis des planchers, peinture du plafond, démontage de la BLU... Nous voulons que Ty Punch reste beau et nous faisons ce qu'il faut pour ! Nous sommes bien aidés par les différents membres du club qui nous prêtent des outils et du matériel en tout genre. Nous n'aurions pas pu rêver meilleur endroit pour faire nos travaux.
Ty Punch est tout crasseux et sa sortie d'eau annuelle n'est pas du luxe ! |
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Ponçage... un peu pour moi. | Plus pour Gaëtan. |
Nous passons le nouvel an au club avec Jean-Luc et Marie-Christine. Il y a plein de monde, de la musique, les barbecues tournent à plein régime et le bar ne désemplit pas. L'ambiance est ultra sympathique, simple et familiale. Malgré tout, nous tenons tout juste jusqu'aux 12 coups de minuit, KO.
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Les adhérents sont allés chercher des moules et tout le monde met la main à la pâte pour les nettoyer. Ensuite c'est libre service sur de grands plateaux. | Le club est plein et l'ambiance est très conviviale. Quelques bouteilles sont les bienvenues pour se réchauffer du vent frais qui souffle ! |
Bonne année et meilleurs voeux ! |
Les festivités terminées, nous reprenons le travail sans traîner. Les gens quittent le club les uns après les autres et cette ambiance de fin de vacances nous rend presque nostalgiques. On finit par s'attacher à voir certaines têtes.
| Ty Punch est tout beau et il est temps pour lui de revenir à l'eau. |
Jean-Luc nous a fait une vidéo sympa sur la mise à l'eau. Retrouvez-la dans la rubrique « Reportages-Vie à bord ». |
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Le treuil qui permet de hisser le ber avec les bateaux dessus. | Le câble est orienté par des poulies fixées à terre. |
Nous prenons vraiment racine au Yacht Club au point que maintenant, nous faisons officieusement partie des habitués qui se permettent de répondre à l'interphone et ouvrir le portail à ceux qui sonnent. Nos gamelles et nos victuailles sont dans la cuisine et nous réussissons même à trouver des choses à mettre au congélateur et au frigo. Pour cela, il a fallu réfléchir un peu, nous avions un peu perdu l'habitude d'acheter du froid.
Saldanha est une toute petite ville où on a l'impression d'être dans le désert. Il y a du sable partout, la végétation est aride et peu d'arbres poussent en dehors des buissons de lande. Sur le chemin qui nous mène en ville on surplombe un quartier « noir », aux maisons colorées. Le centre ville est en fait une rue commerçante derrière laquelle se trouve la plage. L'ambiance est plutôt modeste mais tranquille. Le parking du centre est rempli de minibus qui nous permettent de nous déplacer presque partout.
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La sortie du club. | En contrebas de Saldanha, le quartier noir. |
La source de Vredenburg, la ville voisine. C'est le seul point d'eau de la région. Juste à côté, le mall. |
Lors d'un tour au « mall », une personne du club nous dépose. Quand il réalise que nous prévoyons de rentrer en mini-bus il s'inquiète. « Quoi ? Dans les bus avec les noirs !? ». Cette crainte des noirs nous exaspère. L'Apartheid est fini depuis 20 ans mais des générations de blancs ont été élevés comme ça en Afrique du Sud et il va falloir certainement des générations pour que ça change réellement. Jusque-là, nous n'avons rencontré que des personnes souriantes et chaleureuses, toujours soucieuses de savoir si nous ne sommes pas perdus, curieuses de savoir d'où l'on vient, prenant beaucoup de choses avec humour et philosophie. Tous ces blancs craintifs ne savent pas ce qu'ils manquent.
Nous avons pris contact avec un type qui cherche des Wwoofers pour travailler sur son terrain à 200 km à l'est de Cape Town. Le bateau est remis à l'eau le 6 janvier et dès le 8, nous sommes dans le bus pour nous rendre dans les montagnes à 200km à l'est de Cape Town.
Nous partons faire du Wwoofing et laissons un Ty Punch propre comme un sou neuf au « soin » de ces maudits petits piafs qui s'y installent par centaines sans sourciller et se soulagent sans ménagement.
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