!! NOUVEAUTÉ 2020 !!
--> CLIQUEZ ICI <--
pour suivre le voyage en Mer Méditerranée

Préparation

Atlantique

Pacifique

Indien

Atlantique-retour

MancheÎlesNamibieAfrique du Sud


Publié le 16 Juillet 2013
Traversée Açores-Bretagne : la dernière...

Conformément à notre habitude, le départ qui devait théoriquement avoir lieu le matin n'a pas eu lieu avant 16h. Le temps de faire quelques courses, ranger, faire les pleins et boire le café avec nos nouveaux amis de ponton...

La météo nous annonce un anticyclone des Açores au nord de l'archipel. Nous devons donc faire cap au plein nord pendant quelques jours avant de « tourner à droite » vers la Bretagne. Dès le départ nous contournons São Jorge en tirant des bords. Mais les conditions sont super agréables et nous avançons relativement bien pour le peu de vent qu'il y a.

Ponta dos Rosais, São Jorge

Le vent tourne, le spi est de sortie. Début de navigation très agréable.

Pour cette traversée, Gaëtan a décidé de faire la navigation à l'estime et au sextant. De mon côté, je note les points du GPS au cas où il aurait vraiment trop d'écart par rapport à la réalité. Dès le milieu de matinée, il grimpe sur le rouf avec son sextant à la main en cherchant à attraper le soleil dans sa lorgnette et le « poser » sur l'horizon. Ça c'est la partie la plus facile de l'opération. S'ensuit une bonne heure et demi de calculs, de corrections aidé d'abaques et de notices en tout genre. La position sera correcte à une dizaine de milles près jusqu'au rail de Ouessant, où il capitule pour mieux se situer par rapport aux cargos.


Gaëtan fait la navigation à l'estime et au sextant pour cette dernière traversée. Je contrôle avec le GPS et ne l'informerai de la position réelle qu'en cas de grosse erreur.

Nous savons que nos amis Gwennili sont partis moins de 24h après nous. Ils sont plus rapides et sans trop y croire nous avons échangé nos adresse satellites pour se retrouver sur l'eau. Le matin du 4ème jour la VHF crépite « Ty Punch, Ty Punch, Ty Punch pour Gwennili ? ». Ils sont à moins de 15 milles de nous ! On organise le rendez-vous en ajustant chacun notre route puis ils apparaissent à l'horizon. Nous sommes invités pour le café à leur bord et après avoir cogité sur le déroulement de l'opération « changement de bord sans se mettre à l'eau » nous nous approchons de leur arrière. J'attrape un bout que Sylvie me tend, nous allons remorquer Ty Punch pendant le café ! Ils mettent leur kayak rigide à l'eau pour que nous faisions la navette un par un. Alors que tout l'attelage est formé, quelqu'un s'écrie « un cachalot !! ». Nous passons à 50m d'un cachalot immobile à la surface !
Il n'a pas l'air vaillant, c'est bizarre. Gaëtan a cru voir un filet dans sa bouche. Peut-être qu'il fait une pause tout simplement...

Nous finissons par arriver à bord de Gwennili. Ça fait 3 ans que nous passons notre temps à nous louper. Il y a toujours un des deux qui partait quand l'autre arrivait et nous n'avons réussi à faire qu'un repas ensemble à Rodrigues. Donc, il ne restait que le café en mer pour se voir avant le retour. Ils rentrent à Douarnenez.

Après 4 jours de mer, derrière, Gwennili arrive ! Nous avions échangé nos positions par téléphone satellite puis nous nous sommes captés à la VHF un beau matin.

Alors chacun a modifié un peu sa route pour que nous nous retrouvions en pleine mer.
Ty Punch est attaché derrière Gwennili et leur kayak est à l'eau pour que nous puissions venir à leur bord prendre le café !Alors que nous sommes en pleine manoeuvre entre les deux bateaux, nous passons à 50m d'un cachalot.

Et puis c'est pas le tout mais chacun reprend sa route après une séance photo. La météo nous indique que l'anticyclone monte presque en même temps que nous ! Pas de bol, ça nous oblige à monter toujours plus Nord pour ne pas avoir de vent dans le nez. Nous ne tournons « à droite » qu'au bout de 8 jours quand nous sommes à la hauteur de la Bretagne.

Le temps s'est rafraîchi et peu à peu, l'eau bleu profond des mers chaudes laisse la place à une eau un peu plus grise. Par dessus notre tenue de navigation officielle (culotte et t-shirt) nous ajoutons le caleçon polaire, les chaussettes de ski et la grosse polaire.


Le temps s'est rafraîchi et les cargos sont nombreux dans les parages donc il faut rester à la veille, bien couverts !

Du vent d'ouest arrive enfin et nous filons vers la Bretagne avec deux belles journées à 130 milles parcourus en 24h. Puis le vent mollit et nous arrivons à proximité du rail d'Ouessant le 4 juillet. Nous réentendons les appel connus du CROSS CORSEN. Aujourd'hui il dit « soyez prudent il y a des nappes de brouillard sur le rail d'Ouessant ». Nous naviguons les yeux rivés sur la VHF AIS (nous voyons d'où arrivent les bateaux, où ils vont et à quelle vitesse entre autres informations) que nous sommes vraiment contents de l'avoir ! Nous ne voyons rien à moins d'un mille et certains cargos qui sortent de la Manche déboulent à 20 noeuds pile face à nous. Nous reprenons une veille de nuit ultra attentive.

Notre projet initial de s'arrêter à Ouessant est abandonné, nous devons profiter du vent portant puis faible pour avancer un maximum vers l'Est. Toute la semaine prochaine, du vent fort d'Est est annoncé, pile dans notre nez pour rentrer à Dinard. Donc nous ne sommes pas loin et nous allons caboter tranquillement avant de faire le dernier bout de route avant le 13.
Nous avons rallumé la radio et nous avons l'impression que vraiment rien n'a changé : Mylène Farmer chante toujours la génération désenchantée et Alain Afflelou offre toujours des lunettes gratuites... Nous sommes d'accord « ça fait bizarre et pas du tout envie... ».


On arrive. Il fait beau donc la séance de coiffure est lancée. Nous nous coupons les cheveux chacun notre tour. Je finis seule, Gaëtan perd patience en coiffeur.

Mais pas d'inquiétude, nous sommes aussi tellement contents de revoir tout le monde que nous n'avons pas prévu de « faire demi-tour pour sauver notre âme ». Quoique l'idée est séduisante... ;))
Et puis en se rapprochant de la côte on se retrouve avec plein de monde sur l'eau, sur tous types de bateaux. En entrant dans le port de Ploumanach, près de Perros-Guirrec, on longe des plages superbes et on se retrouve dans un bassin entouré de veilles maisons en granit. Ça sent les algues, l'iode et les mouettes piaillent. Le mouillage est ultra calme, tout le monde rejoint son bateau en annexe à rame et la plupart godillent même. On ne résiste pas à une odeur de crêpes donc nos premiers pas sur le sol breton nous mènent tout droit à une crêperie.
Bienvenue dans la plus belle région du monde !!!

Miam, des crêpes !On profite de la côte bretonne avant le grand retour. Sans chauvinisme, qu'est-ce que c'est beau !

 

Site réalisé par Christophe Hivert