Levé très tôt (6h locales), je suis surpris, j'ai l'impression d'avoir dormi une journée complète. Je me prépare pour être prêt à partir à 10h, je dois aller en ville récupérer une voiture de location.

À peine sorti dans Hereford Street (la rue de l'hôtel), je constate une nouvelle fois les dégâts du séisme de février 2011, à commencer par le Arts Centre, totalement fermé depuis.

Plus loin, les ponts sur l'Avon sont en très mauvais état. Seule animation du quartier : le City Mall, une grande rue piétonne bordée de magasins installés dans des conteneurs. Puis, au bout du City Mall, j'entre dans la Red Zone. Un panneau peu engageant résume la situation : tout a été très vite évacué, le quartier le plus touché est le véritable centre de la ville (pas étonnant que j'aie eu du mal à trouver à manger la veille !), c'est toujours une zone dangereuse, je dois faire le tour en 50 minutes maximum.
Entre les barrières, je marche au milieu de la rue. C'est absolument incroyable et surréaliste, tout a été laissé en l'état. J'arrive enfin au coeur de la Red Zone : Cathedral Square.

Un des plus vieux édifices du pays n'a plus de fronton.
Autour de cette place, au fur et à mesure, on dégage les gravats des bâtiments écroulés et on fait des parkings payants qui servent à financer les projets de la CERA (Christchurch Earthquake Reconstruction Administration). Cette "attraction touristique" alimente aussi le City Mall et permet à la ville de se reconstruire, c'est bigrement intelligent.

Devant ce chaos urbanistique, je crains devoir aller chercher ma voiture de location non pas en ville (comme je l'avais réservé) mais à l'aéroport, certes en travaux mais indemne. Devant l'agence du centre-ville, on me renvoie à l'aéroport, je me précipite vers un arrêt de bus repéré la veille.

Après encore une erreur d'orientation à l'aéroport de Christchurch, je récupère enfin ma voiture de location : une Swift automatique. Je dois m'adapter à deux choses : la boîte de vitesse automatique et la conduite à gauche.

Le plus difficile n'est pas de conduire de l'autre côté, les aménagements sont en fait symétriques à ceux que l'on peut avoir en France. Le plus difficile est de se faire aux comportements des conducteurs kiwis. Ne cherchez pas à vous arrêter au bord de la route tranquillement, vous vous faites dépasser à pleine vitesse et avec un coup de klaxon. De plus, il faut respecter la priorité à droite : si le carrefour n'est pas protégé, vous devez laisser passer celui qui vous coupe la route ! Bref, mieux vaut faire profil bas, sortir tous les clignotants qu'il faut et, dans le doute, s'arrêter.

Dans toute cette effervescence (même pour un dimanche), je demande à mon GPS de m'amener à Lyttleton, histoire d'être un peu plus au calme.

Je traverse Lyttleton et veux me rendre à Godley Head, une pointe apparemment sympahtique. La route est fermée, je reviens donc à Lyttleton.

Le port de Christchurch, surtout pour le bois, est bien abrité des vents du Pacifique mais n'a toutefois pas échappé au tremblement de terre de février 2011. Il est une nouvelle fois difficile pour moi de trouver à manger, je me réfugie dans un coffee.

Je repasse le tunnel entre Christchurch et Lyttleton, bifurque (du mauvais côté de la route) en longeant l'Avon. Au niveau de l'embouchure, c'est le paradis des surfeurs.

J'hume rapidement l'air marin, ce n'est pas le grand beau. En revenant à ma voiture, je remarque que bon nombre de falaises sont tenues par des conteneurs. La route est élargie et gagnée légèrement sur le front de mer. C'est le moyen trouvé pour conserver une circulation automobile malgré l'état des routes (toujours le séisme). Je reviens sur mes pas, passe l'Avon et me dirige vers New Brighton.

C'est la station balnéaire de Christchurch, avec sa jetée de 200 mètres qui prend racine dans une bibliothèque, dans l'alignement du New Brighton Mall.

C'est très calme pour un dimanche, à part quelques pêcheurs. Le temps s'améliore, pas le vent. Il ne fait pas encore assez beau pour aller faire trempette.

De retour à l'hôtel, je prends mes aises. Lorsque je rencontre deux Français, je les mets en garde sur la difficulté de trouver un restaurant.
Je prépare le trajet du lendemain en mangeant de l'agneau rôti. La Nouvelle-Zélande est un gros producteur de mouton, exporte beaucoup (viande, lait et dérivés), j'ai bien envie d'aller me rendre compte par moi-même de quoi il retourne.