Je quitte rapidement Christchurch, à l'heure d'ouverture des bureaux. Je fonce vers les montagnes. Je traverse Rakaia, longe la Rakaia River et arrive à Methven. C'est une station de vallée au pied de la station de ski de Mount Hutt. Le paysage change radicalement, nous sommes dans les Alpes.

Mais je ne m'arrête pas là, j'ai décidé de me rendre dans une ancienne vallée glacière qui a servi de cadre à la ville d'Edoras dans le film Le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson. Je fais alors connaissance avec les routes non goudronnées, les fameuses gravel roads sur lesquels je ne fais pas de vitesse, ce n'est que le deuxième jour avec la Swift.

C'est un lieu où seul les voyageurs équipés ou un peu fous (comme moi) sont admis car il se mérite. Finie la gravel road, pour atteindre cette superbe vallée, il faut emprunter une piste de 30 km avec des gros cailloux sur laquelle seuls les 4x4 sont les bienvenus.
Je suis prudent avec ma citadine, l'idée me trotte dans la tête que si je m'arrête, je n'ai pas l'adhérence pour repartir. Heureusement, les Kiwis sont intelligents, ils goudronnent les virages compliqués et les portions à forte pente.
Au milieu du parcours, Lake Clearwater : je ne m'arrête pas.
Au bout d'une heure de conduite éprouvante, un pont qui annonce l'émerveillement. Mount Potts a servi de sublime cadre pour Le Seigneur des Anneaux. On y a construit une ville (qu'on a enlevé le tournage terminé) sur un monticule rocheux battu par les vents et entouré de montagnes enneigées : Edoras.
Au pied de la minuscule station de ski, je m'arrête, considérant le lieu assez sûr pour repartir.

Je sors de la voiture et j'ouvre les yeux. Tout ce qu'on y voit est absolument grandiose. Je le répète, c'est un endroit qui se mérite. Alors que les équipes de tournage ont amené leur matériel par hélicoptère, ceux qui prennent leur courage pour y aller par leurs propres moyens, comme moi, sont récompensés. Déjà, à tout moment, je m'attends à voir débarquer les cavaliers du Rohan au détour d'un sapin. Ensuite, je me sens franchement seul, je n'ai croisé que trois véhicules en arrivant. Enfin, l'endroit est sublime, grandiose, magnifique, exceptionnel... les mots me manquent.

Je passe presque une heure au pied des montagnes, je mange au pied d'Edoras. Je pourrais monter sur le fameux monticule mais il est temps pour moi de rentrer, il commence à pleuvoir, je n'ai pas envie que la piste devienne encore plus glissante qu'elle ne l'est déjà.
Je remonte et croise plus de véhicules dont les fameux 4x4 qui font des tours organisés sur les lieux de tournage du Seigneur des Anneaux. Sorte de pèlerinage que je viens moi aussi d'effectuer !
Je repasse par Lake Clearwater, à mi-chemin de la piste de 30 km, une sorte de station balnéaire nichée entre deux lacs. Les jardins sont entretenus à l'anglaise, on y fait du ski nautique. Bref, surréaliste mais avec ce que j'ai vu juste avant, je viens de me blaser pour la journée.

Après un petit arrêt dans un coffee, puis une marche vers les Shapelin Falls (des petites chutes d'eau), au détour d'un virage, je tombe sur Rakaia Gorge. Ce double rétrécissement du lit de la Rakaia Gorge est enjambé par deux ponts totalement différents : l'un métallique, l'autre en béton. Regarder vers le nord ne m'avance à rien, il vaut mieux regarder vers le sud.

Au pied de la rivière d'un bleu ciel hallucinant, les falaises sont découpées en leur sommet avec des couleurs que les nuages ternissent légèrement. Je prévois de repasser demain (c'est sur ma route), je ne m'inquiète pas pour les photos.

Lors de mon premier passage à Methven, j'avais repéré cet endroit. Bobby m'avait fait visiter à 10h du matin et m'avait laissé la clé de ma chambre lorsque je lui ai dit que je comptais passer la nuit ici. Je reviens donc avec la clé mais on me donne une autre chambre. Cela résume assez bien l'ambiance du lieu : c'est coooooool !!
Avec le confort de tout logis montagnard et les écriteaux demandant aux skieurs de mettre à sécher leurs combinaisons sur des cintres et de poser leurs après-ski sur les grilles avec récupérateur d'eau, en plein été pour eux alors qu'on est en décembre, je suis légèrement surpris. J'en profite pour en apprendre plus sur Mount Potts Station : elle permet à seulement 12 personnes par jour (la capacité de l'hélicoptère qui fait le transport) de skier dans un superbe cadre. Je me détends franchement car l'ambiance s'y prête.
Ambiance tellement cool que j'aurais pu partir sans payer (mais ça ne se fait pas) !!

Nationalités rencontrées :