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Publié le 28 Août 2012
Bali

Nos amis Antoine et Annick arrivent le 30 juillet ce qui nous laisse 3 jours pour trouver un mouillage qui nous convient (gratuit, abrité, sûr pour laisser le bateau tout seul plusieurs jours, près d'un débarcadère où laisser le kayak en sécurité et près des commerces si possible), prendre un peu nos marques dans les alentours et préparer le bateau pour une vie à 4.
Nous tentons la marina « internationale » de Bali située à Benoa Harbour. Au moins 4 personnes sont sur le quai pour nous aider à nous amarrer, nous souhaiter la bienvenue tout sourire. C'est sympa mais ça nous paraît un peu trop et nous comprenons pourquoi quand on nous annonce que la nuit dans cette marina ne coûte pas moins de 25 dollars, même pour les 30 petits pieds de Ty Punch ! En fait c'est le même tarif quelle que soit la taille du bateau alors nous larguons les amarres illico pour aller mouiller dehors. Après avoir caressé la vase du bas de la quille nous finissons par trouver un petit trou entre d'autres bateaux. Reste à savoir où débarquer.
Nous laissons vite tomber le débarquement gratuit dans les travaux pour s'offrir un accès au ponton d'un bateau qui emmène les touristes à Lembongan. En prime, nous avons accès à la douche et à l'eau dans un cadre plutôt sympa par rapport à ce qu'il y a autour de nous.
Voilà, le mouillage est réglé. L'endroit est très moche et bruyant (dans l'axe de la piste d'aéroport, près de gros travaux) mais c'est gratuit, sûr et pas si mal placé que ça.

À la pêche, jamais sans son casque !Vu comme ça, les abords du mouillage paraissent bucoliques. Et pas étonnant qu'on ait touché la vase avec la quille !

Nous trouvons un minibus qui nous réclame 100 000 Rp (environ 10$) pour nous amener en ville. Bienvenue à Bali, les prix ont fait des bonds depuis Flores ! C'est proportionnel au nombre de touristes. Nous finissons par négocier 3 des 6km que nous avons à faire pour 10 000Rp mais il va falloir trouver une solution parce qu'à ce rythme on va très vite fatiguer à devoir tout diviser par 10 !

Pour l'instant, Bali est bien loin de l'image que nous en avions et nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Un matin, avant de débarquer, je vérifie la pochette des passeports que nous avions avec nous la veille. Le « Zip » est ouvert et il manque le passeport de Gaëtan. On retourne le bateau dans tous les sens, on refait mentalement tous nos déplacements de la veille et à part à la marina et au supermarché où on a ouvert notre sac on ne voit pas. C'est un peu la catastrophe et nous décidons d'aller voir un bateau français qui est à la marina pour leur demander s'ils ont les coordonnées de l'ambassade. En passant devant le bureau de la marina, les employés nous hèlent, nous invitent à nous asseoir comme s'ils allaient nous offrir le thé pour papoter. Nous ne sommes pas clients et cette attitude « sur-gentille » nous surprend. L'un d'eux nous demande, tout mielleux :

    « - Vous avez perdu quelque-chose peut-être ?
    - ?! Oui un passeport pourquoi ?
    - Et en tendant le passeport de Gaëtan qu'il a pris dans son placard :
    - Quelqu'un l'a ramené ici mais il veut de l'argent en échange.
    - ?! Qui est-ce ? Où il l'a trouvé ? Comment il a su qu'on était dans le coin de la marina ?
    - Je ne sais pas où il l'a trouvé et je ne peux pas dire qui c'est.
    - Ce monsieur n'aura rien du tout parce que ce passeport n'est pas sorti tout seul de sa pochette et si il l'a vraiment trouvé quelque part, donnez-nous son contact qu'on puisse le remercier nous-mêmes !!
    - Non c'est bon. »
Puis il nous rend le passeport.

Encore une situation grotesque où on nous demande de l'argent. Quand on refuse en étant dans notre droit en général ils n'insistent pas mais là le coup du passeport est un peu gros. On ne saura jamais si le passeport a réellement glissé de sa pochette zippée enfouie au fond du sac à dos ou si un habile pickpocket l'a kidnappé. Heureusement, cette expérience est isolée et nous n'avons en général aucun problème avec les vols.

Nous sommes le 30 et il est temps de nous rendre à l'aéroport. Nous nous lançons à 30 à l'heure dans le trafic de Denpasar et c'est carrément dingue. En plus de la difficulté d'être à deux sur un scooter, il faut avoir les yeux partout parce qu'on a l'impression que tout le monde fait ce qu'il veut sans avoir les yeux nulle part. Les deux-roues zigzaguent entre les voitures, les voitures considèrent qu'à partir du moment où elles ont klaxonné elles peuvent doubler (idem pour les gros camions), quand le trafic ralentit, certains n'hésitent pas à passer par le trottoir (parfois sur les conseils de la police), ceux qui s'insèrent le font les yeux fermés en comptant sur le frein de ceux qui sont déjà sur la route (ça marche quand ça roule à 20 comme à 70 km/h) et le pompon, c'est ceux qui remontent tout ce bazar à contre courant parce qu'ils ne vont pas loin et que c'est trop fatiguant de rouler dans le bon sens. Il y a des policiers à presque toutes les intersections et on se demande bien quelles genres de règles ils sont censés faire respecter. Je passe les intersections où parfois on se demande si la conduite se fait toujours à gauche et plein d'autres choses qui dépassent totalement nos habitudes d'ordre à l'occidentale. Tant bien que mal, les poumons bien remplis nous arrivons sains et saufs à l'aéroport.
Antoine et Annick sont tout décalés et nous retournons au bateau pour se poser et nous régaler des galettes et des crêpes de Joe (les mêmes que vous avez adorées au Port-Blanc le jour du départ !), du saucisson, du caramel au beurre salé d'Annick, du camembert... Ça change des racines du Pacifique et du riz à toutes les sauces, du pur bonheur !!

Allers et retour en kayak. Ne pas oublier le casque, on ne sait jamais !Miam! Des galettes et des crêpes, du caramel au beurre salé, du camembert, du saucisson. Un régal !!!

Le programme des 15 jours ensemble est la visite de l'île en scooter ! Les garçons sont partis chercher les scooters chez le loueur et ayant un casque beaucoup trop grand, j'en ai demandé un plus petit. Et les voilà qui reviennent avec un casque plus petit certes, mais totalement inutile ! Les loueurs s'en foutent, ils estiment que du moment qu'on a quelque-chose sur la tête ça va et que la police ne va pas nous embêter. La notion du port du casque pour la sécurité personnelle est totalement étrangère à beaucoup de monde ici. Ne portant pas mon casque pour la police mais pour ma tête, je ne suis pas tranquille dans ce chaos. Et tant qu'à faire, ça ne loupe pas, au bout de 5 km la police nous arrête... Ils demandent nos permis qui heureusement sont internationaux, font une vague remarque sur le casque et nous disent de partir en étant prudents avec un sourire. Ouf !! Mais il est urgent de me trouver un vrai casque !

Chargement des scooters pour la visite de l'île. On se met vite dans le moule indonésien en transformant nos scooters en véhicules de transport de matériel.On n'oublie pas les palmes et le casque pas du tout aux normes (à changer dès que possible).

Nous partons en direction d'Ubud, le centre artisanal de Bali. Successivement, nous passons devant les boutiques de bijoux en argent, de tailleurs de pierre, de meubles puis de bibelots en tout genre. Nous sommes scotchés de trouver la plupart des styles et même des meubles des grandes chaînes que nous avons chez nous. Dans les boutiques de bibelots nous tombons sur des girafes, des statues et divers objets avec les noms des lieux qu'ils sont censés rappeler : Île Maurice, Grèce, Turquie, Costa Brava, Afrique et Soulac-sur-Mer ! Nous sommes dans l'usine de souvenirs de la plupart des sites touristiques de la planète !! Et les prix affichés ici n'ont rien à voir avec ceux des fameuses stations touristiques évidemment.

Ubud et ses alentours, atelier artisanal des magasins de souvenir et des fabricants de meubles et objets pour la maison de la planète.Ça vous rappelle quelque chose ?
Les girafes, animal typiquement balinais comme chacun sait !LE phare de Soulac-sur-mer. Les îles grecques ou turques ont le même.

Nous passons notre première nuit dans une « homestay » à Peliatan. Elle se trouve dans des petites rues bordées de hauts murs derrière lesquels se cachent de belles cours au style hindou. Certaines portes d'entrée sont superbes et toute la pierre est travaillée. En arrivant dans notre « homestay », on quitte le vacarme de la rue et on se retrouve dans un jardin très vert avec des bassins, des fontaines, du bambou. Il y a des coqs dans des cages, c'est pour les combats de coqs. Le propriétaire rembobine le fil de sont cerf-volant et le ramène au sol après la journée passée en l'air. Dans le fond du jardin se trouve le temple familial.

Dans les petites rues de Peliatan.Les offrandes posées au sol en général devant les portes d'entrée.
Les portes d'entrée sont des monuments à elles-seules.
Derrière les grands-murs se cachent des jardins calmes et bien verts avec un petit bruit d'eau qui ruisselle.Le temple familial.

Quand on s'écarte de la route principale, on tombe sur des cultures en terrasses entre les habitations.

Nous visitons notre premier temple sans trop comprendre la signification de tous les autels et bâtiments que nous voyons. Par contre, nous avons bien compris qu'il fallait porter un sarong et une ceinture dans les temples. Tous les vendeurs à l'entrée nous proposent ce qu'il faut avec insistance et nous avons du mal à nous en débarrasser, même une fois les fameux sarongs achetés.

Accès à l'entrée du temple. Il y a trois portes, une grande et deux petites. On entre par l'une des petites.Les Meru, bâtiments à plusieurs toits.
Porcelaine de chine incrustée dans les murs du temple Kehen.Dans les temples et lors des cérémonies, le sarong et la ceinture sont obligatoires.

Le village au pied du Pura Kehen.

Nous traversons une série de villages avec des architectures très fournies comme les aiment les hindous. Même à la campagne les entrées sont monumentales et ouvrent sur des cours où les habitations se rassemblent et où on aperçoit souvent les petits toits des autels du temple familial dépasser du mur d'enceinte. Souvent, un petit bâtiment en hauteur trône au centre de la cour, c'est là qu'est stockée la récolte de riz ou de céréales. Entre les habitations, la perspective s'ouvre sur des cultures en terrasse, de riz ou d'autres cultures aimant l'eau. Bali nous apparaît vraiment très différente des autres îles indonésiennes visitées jusque-là, le sacré semble avoir une place très, très importante.

La plupart des routes de Bali est très chargée.Entrées monumentales des maisons des hindous. Derrière se trouve une cour où plusieurs habitations se rassemblent.
Les petits toits d'un temple familial.Grenier à riz dans la cour d'une maison.
Rizières en terrasses.Maisons au coeur de rizières.

Plus nous montons plus il fait frais. Notre objectif de la troisième journée est l'ascension du mont Agung, le point culminant de Bali (3142 m). Un temple se trouve au bout de la route puis le sommet est à 3h de marche. Pour pouvoir faire l'aller-retour dans la journée, il faut partir de très bonne heure donc nous cherchons un hébergement le plus près possible du départ de la marche. Les 3 ou 4 personnes à qui nous avons demandées nous ont dit qu'il y avait des « homestay » au niveau de l'avant dernier village. Certaines d'entre elles avaient l'air de bien comprendre l'anglais alors nous commençons à monter avec les scooters. Nous finissons par arriver au fameux village où visiblement il n'y a rien ce qui est confirmé par une personne qui comprend réellement l'anglais. Il faut redescendre d'où nous venons. Il paraît que ce n'est pas poli de dire non ou de dire qu'on ne sait pas alors certaines personnes répondent « oui » à toutes nos questions et indiquent n'importent quoi si elles ne savent pas. C'est pareil quand nous demandons des plats sans piment... souvent ça pique très fort quand même. Il va falloir revoir nos formulations de question pour ne pas laisser la place au « oui » ou « non ». En attendant c'est énervant, il commence à se faire tard et nous finissons par nous résigner à aller dans le seul hôtel de la ville, cher et pas terrible. Il fait très frais et gris, nous sommes claqués de nos premiers jours de scooter et à l'heure de l'apéro l'équipe on décide à l'unanimité de laisser tomber l'ascension pour descendre au chaud sur la côte dès le lendemain matin.

Nous empruntons des toutes petites routes très sympa sans trop de trafic avant de rejoindre la grande route avec ses panoramas superbes sur la vallée, ses cultures en terrasses et la mer. La végétation est beaucoup plus sèche et la température est sérieusement remontée.
Nous arrivons sur la côte d'Amed où les villages de pêcheurs s'enchaînent avec un nombre invraisemblable de bateaux de pêche stationnés sur les plages. Ils sont tous de la même forme avec leur coque centrale et les balanciers de chaque côté. Les peintures sont nickel, certains ont des yeux pour éloigner les mauvais esprits, on dirait des colonies de sauterelles géantes au repos.

Arrivée sur la côte nord-est. La végétation est sèche et la culture du riz a laissé place à d'autres légumes demandant moins d'eau.Fin de la descente, nous sommes arrivés à Amed, village de pêcheurs.
Petit tour dans l'eau pour un peu de snorkelling où l'on trouve quelques beaux coraux isolés.Toutes les plages de la côte sont chargées de bateaux de pêche.
Ils ont tous à peu près la même forme avec leurs balanciers et leur nez qui remonte. Les yeux permettent d'éloigner les mauvais esprits.Encore des bateaux de pêche. Le paysage est aride mais absolument toutes les terres sont aménagées en terrasses.

Alors que les garçons sont partis chercher à manger, nous restons à l'hébergement et discutons avec Wayan qui s'occupe des hôtes habituellement. Elle était absente dans la journée pour cause de cérémonie, c'est la pleine lune et on nous a dit que des cérémonies ont lieu en cette occasion. Effectivement, toute la journée on a vu les enfants aller à l'école en tenue traditionnelle et les rues très décorées.
Demain, dans sa famille a lieu une cérémonie de limage de dents et elle nous y invite tous les 4 ! Nous sommes super contentes d'annoncer ça aux garçons qui eux nous annoncent qu'on est invités ce soir sur la plage pour une fête en l'honneur de la pleine lune.

Jour de pleine lune. C'est un jour de fête pour les hindous.Les rues sont décorées pour l'occasion.

La cérémonie commence tôt et Wayan vient nous chercher à 7h à l'hébergement. Nous nous faisons beaux avec nos sarongs et ceintures, la tenue traditionnelle, puis nous allons à la fête qui se déroule dans la cour chez son oncle.
200 personnes sont attendues en tout pour la journée et il y a déjà du monde. Chacun apporte quelque chose, des offrandes ou de l'argent. Les bâtiments sont décorés et un matelas près duquel s'amoncellent des offrandes est posé sur un autel. C'est là que le limage des dents de 5 jeunes aura lieu. Le limage des dents symbolise le passage à l'âge adulte. Il a lieu à l'arrivée des premières règles pour les filles et à la mue pour les garçons. Le « dentiste » appartient à une caste supérieure et lime les petits reliefs présents sur les incisives quand les dents définitives poussent. C'est indolore paraît-il.

En attendant que le limage commence, nous allons nous asseoir dans la cour du fond où sont disposés des tables et des chaises, où l'on nous apporte du café et des pâtisseries fluo pendant que nous admirons et écoutons un groupe de Gamelan. Les gestes des musiciens sont précis et c'est aussi joli à voir qu'à écouter.

Groupe de Gamelan.Petites douceurs aux couleurs fluo pour les invités. Les Indonésiens sont fans des colorants alimentaires et les couleurs de prédilection sont le rose et le vert fluo.
Les instruments de l'orchestre de Gamelan.Sortes de xylophones que les musiciens frappent avec des petits marteaux d'une main et retiennent les lames métalliques avec l'autre main pour produire des sons plus ou moins longs.
Film à venir

Puis le limage commence, les deux groupes de Gamelan viennent avec des cymbales près de l'autel et produisent une musique plutôt assourdissante dans un espace confiné pendant que les jeunes passent un à un sur le matelas. Le reste des dents limées est craché dans une coco qui sera mise en offrande aux dieux. Avant de partir, on nous invite à manger, ça ne se refuse pas, les invités doivent manger avant de s'en aller. On nous remet même un petit sachet de riz et de brochettes pour la route.

L'heure du limage de dents approche. Les gamelans viennent jouer près de l'autel avec des cymbales.Tout le monde se rassemble autour de l'autel.
Les 5 jeunes font leur prière avant de se faire limer les incisives.Cette cérémonie symbolise le passage à l'âge adulte.
Le limage des dents est une des étapes les plus importantes dans la vie des hindous.Les invités ne doivent pas repartir le ventre vide. Wayan (à droite d'Annick), dont nous sommes les hôtes, mange avec nous. Comme d'habitude c'est bon mais très très épicé et nous ne laissons rien paraître !

Nous sommes très très contents de cette expérience à laquelle Wayan nous a invités sans arrière pensée et nous lui devons un gros merci ! À force d'être sollicités par des guides touristiques on ne croyait plus aux expérience « authentiques ».

Nous continuons notre chemin en longeant la côte est. La route est très mauvaise et les gamins rigolent bien en voyant nos scooters tituber dans les trous ou sur les cailloux. On ne comprend pas ce qu'ils disent mais on devine aisément que ça leur ferait un plaisir immense de nous voir tomber. Il y a aussi ceux qui veulent qu'on leur tape dans la main et qui s'agrippent pour nous déséquilibrer ou ceux qui topent avec la main gauche et qui font « beuuuurrkk » devant les copains morts de rire (la main gauche sert à s'essuyer aux toilettes alors qu'on mange avec la droite). Bref, nous gardons nos coucous et nos « hello » sympa aux enfants sympa qui font « hello » avec un grand sourire sans mauvaise intention apparente.

À à peine 12 ans au guidon d'une moto. Les sorties de classe sont impressionnantes. Pas étonnant que notre assurance toute relative, tout grands que nous sommes, les fasse rire.Entraînement sur la route pour le défilé de la fête nationale de la république d'Indonésie, le 17 août.

Les guides et brochures adorent vendre les levers et couchers de soleil en Indonésie. Les marches vers les sommets démarrent toujours à 4h du matin pour être en haut au lever du jour. Pour les couchers de soleil tous seuls ce sont en général les sites qui n'ont rien d'intéressant qui les vendent. C'est dans la perspective d'un apéro sur la plage au coucher du soleil que nous nous retrouvons à Candidasa, dans un hébergement pas cher mais pas nettoyé non plus en y regardant de plus près. Antoine et Annick n'ont plus de toit dans la salle de bains et au moment d'aller au lit, surprise, des petits vers se baladent sur le matelas. De notre côté nous tombons nez à nez avec une grenouille dans notre salle de bain et le bac à fleur où moisissent des restes de plantes sert de cendrier géant avec quelques autres « ordures de salle de bain ». Quant à la plage, on n'a pas dû aller sur la bonne parce qu'elle n'a rien d'exceptionnel et le soleil se couche quasiment derrière nous. Cependant le cadre extérieur de l'hôtel est sympa, calme (ce qui est une sorte de luxe en Indonésie) et les gens agréables.
On n'a pas toujours le choix, en général les hébergements se concentrent toujours au même endroit. Il est très difficile de trouver une adresse un peu isolée et ressemblant réellement à une chambre d'hôtes. Candidasa vend son lever de soleil et les hébergements se sont agglomérés là. 4Km plus loin il n'y a plus rien.

Demain dimanche nous avons rendez-vous avec un guide qui va nous emmener voir une crémation, moment très important pour les hindous. Nous sommes donc redescendus sur Denpasar après quelques heures de scooter. Dur, dur pour les fesses et le dos !
Notre guide s'appelle Wayan (encore un Wayan, c'est un nom pour les aînés, filles comme garçons. Ensuite, les numéro deux, trois ou quatre on aussi un nom). Nous sommes avides d'informations sur la culture balinaise et nous posons nos questions en rafale jusqu'à ce que la voiture s'arrête sur un parking plein d'autres voitures de touristes. Nous allons voir une danse Barong et le spectacle est spécial pour les touristes, tout comme le prix. Les joueurs de Gamelan ont l'air fatigué et nous sommes un peu déçus, il s'agit surtout d'une pièce de théâtre alors que nous nous attendions à de la danse. Ceci dit les costumes sont beaux et tout le monde se précipite à la fin pour se faire prendre en photo avec les acteurs.

Les gars ne résistent pas à se faire prendre en photo avec la belle danseuse.Le barong, sorte d'animal symbolisant le bien.
Danse traditionnelle balinaise, même les yeux des danseuses « dansent ».Personnages de la pièce de théâtre.

Nous sommes perplexes et attendons la suite de la journée que nous propose Wayan. Notre route passe près des joailliers et nous lui demandons s'il connaît un atelier où nous pouvons voir la fabrication des bijoux. Il nous conduit dans une boutique où on nous lâche 2 ou 3 explications rapides sur les bijoux en argent avant de nous conduire cordialement et tout sourire vers la boutique. Ça nous a coupé l'envie d'acheter, la voiture nous endort et finalement, notre guide est surtout un chauffeur de taxi particulier qui fait le même tour que tout le monde. Nous abrégeons les bijouteries pour aller au marché se boire un « café bali » dans un boui-boui qui vend des biscuits moisis. Ahhh qu'est-ce qu'on se sent mieux ! Wayan peut quand même nous aider à dégoter les fameux beignets de bananes dont nous raffolons et nous nous gavons avant d'arriver à la cérémonie de la crémation.

Quand une personne meurt, elle est enterrée pour une durée variable, ne dépassant en général pas 3 ans. La crémation et les rituels qui y sont liés est destinée à libérer l'esprit du défunt pour qu'il puisse se réincarner. C'est ainsi que les nouveaux nés sont considérés comme étant la réincarnation d'ancêtres. Quand la famille a les moyens, elle organise une crémation individuelle à une date déterminée par le prêtre. En général, les familles n'ont pas les moyens d'organiser des crémations seules alors elles se regroupent. Dans le village de Teggalalang où nous sommes ce dimanche, une trentaine de famille effectue la crémation d'un défunt. Les restes des corps ont été déterrés et sont placés dans une statue en forme de vache ou parfois de lion. Les vaches rouges sont pour les gens de la caste inférieure et les noires pour celles des castes supérieures. Les blanches sont pour les personnes saintes. Wayan nous explique que les castes sont toujours en vigueur. Aujourd'hui, dans la vie quotidienne cela fait peu de différence mis à part que suivant la caste de l'interlocuteur, le langage est adapté. C'est notamment pour cette raison que les balinais demandent toujours d'où l'on vient comme ils se demandent entre eux à quelle caste ils appartiennent. Bien sûr, les personnes venant des castes supérieures sont en général celles qui occupent des postes importants puisque leurs familles ont eu de quoi payer l'école. Maintenant l'école est obligatoire pour tous mais à partir de 15 ans c'est très très cher et tout le monde ne peut toujours pas y aller. Dans le domaine religieux, les castes ont beaucoup d'importance et certains actes (comme ajouter de l'eau bénite lors de la crémation) ne sont réservés qu'aux membres de castes supérieures.

Une trentaine de famille a organisé la crémation de leurs défunts. La cérémonie collective permet aux familles qui n'ont pas les moyens de partager les frais qui sont très élevés.La crémation est un moment joyeux, l'esprit du mort va enfin pouvoir être libéré et se réincarner.
Les corps enterrés depuis 2 ou 3 ans ont été déterres pour que leur crémation puisse avoir lieu.Les restes du défunt ainsi que des offrandes et des effets personnels sont placés dans une statue représentant une vache ou un lion.

Des effets devant accompagner l'esprit du mort et des offrandes sont ajoutés à l'autel qui est mis à feu. La crémation est complète et réussie si tout brûle bien, ce qui pourra permettre la libération totale de l'esprit du défunt si les rituels qui suivent sont respectés. La famille récupère ensuite les restes d'ossements pour les nettoyer puis les broyer afin de les jeter à la mer avec encore d'autres effets du défunt. La crémation est une cérémonie joyeuse. La tristesse s'est effacée puisque la personne est morte depuis 2 ou 3 ans et le but est de libérer son esprit, chose positive pour les hindous.

Le tout est mis à feu. Il est important que le corps brûle bien pour que l'esprit puisse être libre.Les familles rassemblent ensuite les os pour les nettoyer et les broyer. Elles vont y ajouter des offrantes qui seront jetées à la mer avec les os broyés.

15 jours après la crémation, les familles doivent se rendre au temple de Gua Lowo. La particularité de ce temple est la grotte pleine de chauves souris. Les animaux sont sacrés dans l'enceinte du temple mais plus une fois dehors. Nous nous sommes offert la visite guidée pour en savoir un peu plus sur la signification de ce que nous voyons.
Les trois portes d'entrée, la grande et les petites de chaque côté symbolisent les 3 grandes divinités hindoues : Shiva, Braham et Vishnu. La porte centrale ne s'ouvre qu'une seule fois par an à l'occasion de la cérémonie la plus importante pour le temple. À l'intérieur, on retrouve 3 grands Meru (bâtiments à toits multiples) qui représentent encore ces 3 divinités. Plus le bâtiment central a de toits, plus le temple est important. Il y a les temples nationaux, locaux et familiaux. Ensuite, chaque temple est plus ou moins dédié à une divinité et a une fonction dans tous les rites hindous. Il y a ensuite tous les petits autels qui représentent des manifestations du dieu principal de l'hindouisme.

L'entrée du temple avec ses 3 portes représentant Braham, Vishnu et Shiva.Un guide, des questions !
Fidèles apportant des offrandes après la crémation d'un de leurs proches.Les 3 grands Meru. Le plus grand a 11 toits, il s'agit d'un temple national.

On trouve souvent des « croix gammées » sur les portes. À l'origine, ce symbole est hindou, il est censé empêcher les mauvais esprits d'entrer. Il a été réccupéré et détourné de son sens initial par les Nazis qui n'ont vraiment rien d'hindou.
Les balinais sont hindous à 90% et il y aurait plus de 20 000 temples dans toute l'île, autant dire que nous n'avons pas cherché à tous les voir !

Nous sommes intrigués par les combats de coqs. Ils ne se pratiquent plus que dans les temples et le gouvernement a mis des limites quant au nombre de coqs à combattre.
Ces combats peuvent rapporter pas mal d'argent aux propriétaires des coqs vainqueurs (les perdants passent à la casserole rapidement puisqu'ils sont tués ou blessés pendant le combat) et aux fabricants des lames attachés à leur patte.

En route vers le stade de combat de coq. On est dans l'enceinte du temple alors il ne faut pas oublier son sarong.Après avoir choisi deux coqs qui ont l'air de bien se détester (il y a une question d'esprits aussi), on leur attache une lame tranchante sur une patte.
Avant le combat les paris sont lancés. On n'a pas saisi comment ils faisaient pour s'y retrouver mais à la fin du combat les billets ont tous l'air d'aller où il faut.Les combats sont rapides, les lames ne laissent pas beaucoup de chances au perdant.

À l'aller, ce matin, nous avons croisé des camions transportant des immenses cerfs-volants. Curieux de les voir en plein vol, Wayan nous conduit sur la plage de Sanur. Beaucoup de groupes sont déjà repartis mais les nombreux cerfs-volants encore en l'air sont impressionnants. Les équipes sont affairées à les faire atterrir et il faut de la force autant que le plus grand soin pour poser ces géants en douceur, sans blesser quelqu'un au passage. Le cerf-volant est un passe-temps très ancré et il n'est pas rare de voir des centaines de cerfs-volants de toutes les tailles voler au dessus des habitations.

Des centaines de cerfs-volants dans les airs.Ils sont impressionnants et chaque équipe en a plusieurs.
L'atterrissage est un moment délicat.Le cerf-volant est ramené petit à petit.

Nous nous octroyons 3 jours de pause loin du scooter. D'abord nous allons à Kuta, ville balnéaire de Bali dans toute sa folie, pour s'essayer au surf. Les locations de surf sont très bon marché et les vagues très bien pour apprendre.

L'immense plage de Kuta avec tous ses bars et ses magasins dans les rues adjacentes. Un des gros pôles archi-touristique de Bali.La location des planches de surf y est bon marché et les vagues sont très bien pour apprendre. Mais ce n'est pas encore gagné !

Puis Ty Punch bouge de son mouillage pour aller passer 2 jours à Lembongan l'île en face de Benoa. Après un petit tour dans l'eau pour admirer quelques coraux nous allons nous balader sur l'île à la recherche des champs d'algues utilisées pour les cosmétiques. Gaëtan en profite pour acheter un énoooorme panier qui fait son effet auprès des gens que nous croisons. Il a prévu d'aller au marché avec de retour en France. Là-bas aussi ça risque de produire un certain effet !
Après une recherche vaine de l'endroit où nous sommes censés voir des raies manta, nous remettons cap sur Benoa. Contrairement à la fois où nous avons fait le trajet, le courant ne nous aide pas autant que prévu et nous arrivons au mouillage de nuit.

Les petites rues à Lembongan. Une fois quittée l'effervescence du mouillage où les bateaux qui viennent de Bali s'enchaînent, l'île est calme.Les champs d'algues entre Lembongan et Ceningan.
Les algues sont attachées sur des fils pour pousser.Les fonds de tout le détroit entre les deux îles sont tapissés d'algues en cultures.
En discutant, nous aidons un pêcheur à trier les algues. Il y a une majorité de « mauvaises » algues qu'il relâche à ses pieds, prêt à repartir dans les champs à la prochaine marée.La mer monte et il est temps de rapporter la récolte. Les cultivateurs sont des personnes qui ont l'air plutôt âgées.
 Les algues sont mises à sécher au soleil.
Algues fraîches.Algues sèches presque prêtes à partir pour être transformées puis utilisées dans les cosmétiques.
Gaëtan et son panier de bambou ! (il a hésité sur le chapeau)Les falaises de Nusa Penida, au pied desquelles nous n'avons pas trouvé les raies manta.

De retour sur les scooters, nous partons cette fois vers le nord-ouest. Nous passons par les rizières autour de Jatiluwih où nous nous arrêtons à Gunungsari. La moindre parcelle est utilisée et absolument tout est aménagé en terrasse, irrigué par l'eau descendant du Mont Batukaru. Les grains de riz germés dans des petites « pépinières » sont en train d'être replantés.

À pieds secs au bord d'un canal d'irrigation principal.Certaines parcelles sont moins humides que d'autres. Des petites vannes permettent de gérer l'irrigation des parcelles ou de groupes de parcelles.
Il y a des autels hindous un peu partout pour y déposer des offrandes et certainement assurer de bonnes récoltes.Les boeufs restent apparemment dans les rizières. Ils servent à labourer quand c'est la saison et on suppose que leur bouse permet d'enrichir le sol.
Parcelle pour la germination des grains de riz.Un grain de riz germé et prêt à être replanté.
Les pousses sont replantées à la main. 

Nous poursuivons notre montée et faisons un arrêt au marché de Bedugul où nous trouvons des fraises ! Le climat frais d'altitude permet de cultiver tout plein de fruits. L'apéro sera fruité ce soir.

Sur la route de Bedugul. Beaucoup de maraîchage grâce au climat frais.Mangues, raisins, mandarines et oranges, caramboles, « kiwi bali », fruits de la passion, « snake-fruit », pommes (celles avec les étiquettes ne sont pas locales...) et même des fraises.
Les chips. Fruits et préparations séchées ou frites.Choux, pommes de terre, piments, carottes, navets...

Il y a beaucoup de musulmans à Bedugul et les affichent nous le disent bien !

Nous attaquons la descente vers Singaraja et notre scooter nous dit merci ! En chemin, nous faisons demi-tour dans la cour d'une maison pour revenir sur nos pas après avoir passé une cascade. De grandes bâches sont étendues au sol pour faire sécher des clous de girofle. En levant les yeux nous nous rendons compte qu'il y a des girofliers partout ! Nous sommes à l'époque de la récolte et les clous de girofle sèchent au soleil dégageant leur forte odeur d'épice. Certaines rues entières embaument, c'est assez agréable.

Séchage des clous de girofle.Ça les clous en cours de séchage.
Clous frais.Bouquets de clous !
Des bâches avec des clous ou du café en train de sécher sont étendues partout. 

À Singaraja il paraît qu'on produit du vin et une sorte de porto. Nous achetons une bouteille pour aller avec nos fruits que nous comptons bien déguster au coucher du soleil sur la plage de Lovina.
Un monsieur nous aborde au milieu de la circulation et ne nous lâche pas jusqu'à ce que nous le suivions à l'hébergement qu'il a à nous proposer. Il nous a même attendu le temps que nous fassions nos courses ! Une fois sur place, il n'y a pas d'arnaque, les lieux sont sympa, propres et dans nos prix ce qui paraît être la combinaison parfaite. Souvent, « dans nos prix » ne rime pas toujours avec propre. À force d'enchaîner les hébergements on devient des clients exigeants.

La plage de Lovina est agréable, le soleil va bientôt se coucher. Une dame propose des massages à Annick et moi tandis que les garçons sont à la baignade. Puis nous testons le vin qui s'avère être une pure piquette, à peine buvable. Nous sacrifions la fin des fraises et du sucre pour l'améliorer mais rien n'y fait. Nous nous rabattons sur le bar de la plage et commandons des Bintang, la bière locale, plutôt bonne, elle.

Le vin local « Singaraja Hills ». Ca présente bien mais ça s'avère imbuvable. À moins que notre bouteille ait tourné.Sur la plage de Lovina, pas de mouettes mais des poules !

Après être passés tour à tour au massage nous reprenons la route vers Munduk à la découverte du café Luwak, apparemment un des meilleurs et des plus chers au monde. À Munduk, à part un endroit qui sert du café fabriqué à la coopérative de Pupuan, nous trouvons surtout des girofliers. Les cultivateurs sont en pleine récolte. Les girofliers sont des grands arbres et ils grimpent à des échelles immenses faites d'un seul gros bambou plus ou moins maintenu avec des cordes entre les arbres. Ces gens ne souffrent pas du vertige et ont un super sens de l'équilibre !

Les girofliers à Munduk.Échelle locale, mieux vaut ne pas avoir le vertige !

Nous descendons ensuite à Pupuan à la recherche de la coopérative qui produit le fameux café « à la crotte de lémurien ». Eh oui, le café Luwak tient tout son arôme d'un animal (le Civet en anglais) qui mange les graines de café qui se retrouvent dans ses déjections telles qu'elles. Les sucs gastriques et les autres aliments avalés par l'animal donnent un goût fruité et doux aux grains de café. Les récoltants n'ont plus qu'à ramasser les crottes autour de ses lieux de vie et commence alors la préparation du fameux café.
Après comparaison et plusieurs tasses, c'est vrai que c'est un bon café pour un café de crotte.

Le « Luwak », instigateur du meilleur café et du plus cher au monde dit-on.Ses crottes avec les grains de cafés qui sont passés par l'estomac, les intestins...
Pilage des crottes pour séparer les grains de café et enlevage des cosses avant la torréfaction.Dégustation après 3 filtrations dans une cafetière hi-tech ! C'est fruité, pas mauvais du tout.
Bali produit aussi du café ordinaire (arabica et robusta). Les grains fraîchement cueillis sont étalés au soleil pour séchage.Les grains sont ensuite séparés de leur cosse, remis à sécher puis torréfiés.
Séchage des grains au soleil.Et on obtient le « café bali » servi infusé dans le verre.

Les fesses endolories nous sommes tous contents de retrouver le bateau. Antoine et Annick s'envolent vers la France le 14 août et nous nous retrouvons de nouveau tous les deux. Au delà du fait que ça fait un plaisir fou de voir et de passer du temps avec les copains, leur visite nous a fait beaucoup de bien. Ça faisait presque 3 mois que nous n'avions pas eu de contact avec des amis ou d'autres bateaux et ce manque de vie sociale commençait à nous peser.

Pour notre dernière semaine à Bali et en Indonésie, notre programme se concentre sur le bateau. Les navigations à venir ne s'annoncent pas toutes avec du vent portant et pour notre confort nous avons enfin décidé de nous lancer dans la fabrication d'une capote de descente qui nous protégera des embruns à chaque fois quand nous aurons le nez dehors et qui empêchera l'eau des plus grosses vagues de rentrer dans la cabine !
Entre deux temps de séchage de la résine, on s'attelle aux corvées habituelles : le ravitaillement, de l'eau et du gaz. Comme chaque pays a ses normes en matière de gaz, nous avons de nouveau résolu le problème en remplissant notre bouteille française de façon artisanale. Ce n'est pas la solution que nous préférons mais on ne peut pas changer l'installation à chaque pays.
Nous avons aussi rencontré des bateaux français qui ont exactement le même programme que nous jusque dans l'Atlantique. Nous espérons bien les retrouver d'ici-là.
Entre deux couches de résine et les courses à la recherche de matériel de bricolage, peut-être que nous aurons du temps pour réessayer le surf...

 

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