!! NOUVEAUTÉ 2024 !!
--> CLIQUEZ ICI <--
pour suivre le voyage dans l'Océan Atlantique

Préparation

Atlantique

Pacifique

Indien

Atlantique-retour

Afrique du SudÎlesIndonésie


Publié le 06 Octobre 2012
Traversée de l'Océan Indien via les Cocos Islands

Nous quittons finalement Bali le 25 août. C'est toujours autant la folie dans le chenal de Benoa où les « tapis volants » côtoient les « bananes », les parachutes ascensionnels, les jet-skis, les bateaux taxis et de temps en temps les cargos. Nous mettons cap vers les Cocos Islands, des îles australiennes à 1200 milles en direction du sud-ouest.
Nous nous attendons à ne rien trouver pour se ravitailler là-bas ou du moins pas à des prix raisonnables. Le plein est fait en Indonésie et nous espérons tenir jusqu'à l'île Maurice sans avoir à faire trop de courses. Pour économiser un peu de gaz nous faisons sécher des tranches de pain de mie. En les passant ensuite à la poêle ou préparées en pain perdu ça fait de très bons petits déjeuners. Nous avons un bon petit stock de fruits et légumes, d'oeufs et des tonnes de berlingots de lait de coco pour agrémenter le riz et le poisson.

Séchage du pain de mie pour une meilleure conservation en navigation.Cargaison d'oeufs. À retourner de temps en temps pour ne pas que les jaunes tombent et se collent aux parois !

Les conditions sont bonnes et le courant nous pousse ce qui fait toujours plaisir. C'est idéal pour la pêche ! Comme d'habitude la ligne est mise à la traîne avec son petit poulpe rouge et blanc et son gros hameçon double qui croche bien. Sauf qu'après avoir fourni les Papous en hameçons et après avoir perdu du gros fil, notre ligne n'est plus aussi bien et les hameçons achetés en Indonésie non plus. C'est la poisse, Gaëtan perd au moins 4 hameçons et beaucoup remontent cassés. Nous nous contentons de boîtes de conserves. Et puis un jour, la ligne part à toute vitesse, le winch autour duquel elle est enroulée cliquette à fond et tac ! Quand tout est déroulé on sent un accoup dans le bateau et la ligne fait un bruit de corde de guitare tellement elle est tendue. Ça sent le très gros poisson, mais bien sûr... (et peu etre heureusement) ça fini par casser. Quelques heures plus tard, c'est une branchie sanguinolente que l'on remonte à bord... Encore loupé. Mais vu la taille on n'ose même pas imaginer la taille du poisson. Nous n'avons pas tenté la friture de branchie. Retour aux boîtes de conserve.

Première journée de navigation tranquille. Ça ne va pas durer alors Gaëtan se lance dans la confiture de coco des Cocos.Le fil se déroule à fond, la bête semble énorme ! Mais au final nous ne remontons qu'une branchie...

Nous économisons notre frais jusqu'à ce que nous réalisions que dans les formalités des Cocos, comme sur le continent Australien, il y a une bio-sécurité. Interdiction d'importer des produits frais, du miel ou des dérivés de volaille. Sans connaître le degré de tolérance des autorités des Cocos, dans le doute, nous préférons tout manger plutôt que de voir nos restes de frais partir à la poubelle. Nous faisons donc une cure de fruits, légumes et oeufs, préférant les avoir dans notre estomac plutôt que dans une éventuelle poubelle.

Tous les territoires australiens sont bien gardés. En passant au large des îles Chrismas, à mi-parcours entre Bali et les Cocos, l'avion des douanes nous a survolé comme dans le détroit de Torres. Nous répondons aux questions par VHF : nom du bateau, 2 personnes à bord, destination, pas d'armes, pas de drogue, pas d'animaux ! Avant d'arriver aux Cocos nous avions donné une date approximative d'arrivée et toutes nos caractéristiques, c'est obligatoire de prévenir.
Nous arrivons à l'entrée du lagon à 2h du matin et mouillons dès que c'est possible. Nous irons plus loin de jour. Même à cette heure-ci, les autorités veillent et il faut leur dire où on mouille.
Nous avons du mal à comprendre ces précautions alors que nous sommes sur un atoll perdu au milieu de l'océan Indien.

Le zodiac de la police nous guide au mouillage et les formalités sont faites dans la convivialité. Nous sommes mouillés par 5m de fond sur du sable blanc et dans une eau turquoise à nous éblouir. Des requins pointe noire viennent voir ce qui se passe et resteront dans les parages tout le temps de notre séjour. On nous souhaite la bienvenue et on nous dit de garder à bord toute notre nourriture. Notre crainte là-dessus était inutile mais tant pis. D'autres bateaux sont au mouillage dont nos amis de Magalyanne et Capado. Ils ont le même programme que nous, au moins jusqu'en Afrique du Sud.


Notre mouillage des cocos. Eau turquoise, sable blanc et cocotiers à gogo. Nos amis des bateaux Magalyanne et Capado et les requins pointe noire nous saluent à l'arrivée.

Le mouillage est à 1,8 milles du premier village. « Direction Island » est inhabitée mais des aménagements ont été faits à terre pour les bateaux de passage et les gens qui viennent passer le week-end. Une navette passe 2 fois par semaine pour aller sur Home Island, le village peuplé par des personnes originaires d'Indonésie et sur West Island, le village peuplé par des Australiens.
Gaëtan s'installe à terre pour terminer la capote largement commencée à Bali et nous passons notre temps entre la baignade, le snorkelling et des repas/barbecue avec les autres bateaux. L'endroit est paradisiaque et s'y prête bien. Ça faisait très longtemps que nous n'avions pas bullé comme ça et profité de la plage. Faut pas croire ! Voyager n'est quand même pas toujours de tout repos, le bateau et les corvées demandent souvent beaucoup de temps.

La plage de Direction Island.Les aménagements à terre : cuves de récupération d'eau de pluie, abris, toilettes sèches, barbecue...
Séance de débourrage de cocos pour l'apéro et le feu.Finition de la capote de descente. Gaëtan est installé à terre.
La plage et l'île sont truffées de Bernard-Lhermite, ces squatteurs de coquilles toujours aussi marrants.Direction Island est aussi l'endroit récréatif des gens venus travailler aux Cocos. Toutes les embarcation sont bonnes, même le radeau de sauvetage du cargo venu ravitailler l'île.

À part ça, ce territoire des Cocos reste un mystère pour nous et ce statut d'île australienne avec ses deux îles au peuplement distinct nous intrigue.

De vieux bateaux de pêche sont stationnés dans le lagon. Derrière se trouve la vedette des douanes. En fait, ces bateaux arrivent du Sri Lanka avec 40 à 80 clandestins à bord. Ils ont fait une vingtaine de jours de mer pour arriver là et sont « accueillis » par les autorités australiennes qui les conduisent dans un centre de rétention. À partir de là, le cas de chaque personne est étudié. Celles dont la vie est réellement menacée au Sri Lanka ont une autorisation de séjour en Australie. Les autres, dont beaucoup prennent ces risques pour des raisons économiques, sont renvoyés dans leur pays. Pour nous, l'escale des Cocos est endroit de rêve, nous y sommes arrivés sur nos bateaux confortables, notre nationalité fait que nous pouvons bouger dans presque tous les pays du monde. Notre pays d'origine est riche et nous n'avons pas besoin de le fuir pour sauver notre peau ou seulement gagner de quoi nous nourrir. Le voisinage de ces bateaux nous fait une sensation étrange. Nous ne pouvons pas comprendre ce qui se passe dans la tête des clandestins, nous nous disons juste que ceux qui sont maintenant au mouillage ont de la chance d'être arrivés et que pour certains une nouvelle vie va commencer. Nous sommes aussi impressionnés par la quantité de bateaux à arriver : presque un tous les jours !
Les Christmas reçoivent des clandestins qui partent d'Indonésie (mais les occupants ne sont pas forcément Indonésiens). Voilà pourquoi ces territoires sont aussi bien surveillés.


Bateaux Sri Lankais chargés de clandestins espérant trouver asile en Australie. Il en arrive presque tous les jours aux Cocos et ils sont pris en charge directement par les autorités.

Une fois les bateaux vidés de leurs occupants, ils sont amenés un peu au large puis brûlés et coulés. Tous les deux ou trois jours, une fumée noire s'élève derrière la barrière de corail. Un soir, sur Direction Island, arrive un zodiac des douanes avec deux douaniers venus piquer une tête. Ils sont surtout là pour vider les bouteilles de gaz afin qu'elles ne fassent pas exploser les bateaux et qu'elles puissent couler avec le reste. Ils nous en on proposé des pleines mais nous n'avons pas de place, dommage !

Le samedi nous prenons notre courage à deux mains et décidons de pagayer les 1,8 milles jusqu'à Home Island pour faire de l'eau potable, des courses et voir à quoi ressemble la vie par ici. Nous déposons le kayak dès que nous arrivons sur la pointe de l'île. Nous débarquons au beau milieu du cimetière puis empruntons la route qui mène au village. Nous passons à côté des éoliennes et du groupe électrogène. Des tuyaux parcourent un vaste terrain. Il s'agît en fait de l'alimentation en eau douce du village qui se fait dans la « lentille ». La lentille d'un atoll est une sorte de nappe d'eau douce qui flotte sur une nappe d'eau salé, plus dense. Elle se trouve à seulement 1 ou 2m de la surface du sol. Home Island est suffisamment haute pour que l'eau de la lentille soit douce. Mais dans les atolls plus bas, comme c'était le cas aux Tuamotus par exemple, la lentille est devenue quasiment inexistante, l'eau de mer s'étant mêlée à l'eau douce. Nous passons le long d'anciens hangars à coprah avec des bateaux conservés.

On rame jusqu'au village à 1,8 milles du mouillage.Home Island est en vue.
Le cimetière musulman sur Home Island.Les bateaux servant au transport des noix de coco à l'époque de la production de coprah.

Le village totalement désert. Est-ce l'heure de la sieste ? Où sont tous les habitants ? Toutes les maisons sont identiques, des préfabriqués qui s'alignent au bord de rues pavées toutes droites. Les noms des rues sont en Indonésien. Tout est fermé, même le magasin. Nous trouvons quand même une personne en « djellaba » (les habitants sont musulmans) qui passe dans sa petite voiture de golf qui nous dit qu'on peut faire de l'eau sur le quai. C'est déjà ça de gagné.

Bienvenue sur Home Island.Les maisons en préfabriqué sont toutes identiques et alignées le long des rues pavées tracées à angle droit.

Histoire brève des Cocos

Les Cocos ont été aperçues pour la première fois en 1609 par le capitaine William Keeling, en charge d'étendre les comptoirs de la compagnie des Indes Orientales.
Le premier peuplement permanent date de 1826 où Alexander Hare, à la recherche d'un territoire n'appartenant ni à l'Angleterre, ni à la Hollande s'installe accompagné de 90 personnes. Beaucoup sont des esclaves originaires de la région actuelle Indonésie/Malaisie. L'île est recouverte de cocotiers et la production de coprah commence. Le capitaine de son navire, Robert Clunies Ross vient aussi s'y installer et rapidement les deux hommes sont en conflit. Hare quitte les Cocos.

La production d'huile et de coprah bat son plein et les premières exportations débutent. Les cocos entières sont exportées vers Singapour et l'île Maurice tandis que l'huile part vers Java et l'Angleterre. La famille Ross a le contrôle sur toute la production de coprah et sur tous les travailleurs. De nouveaux travailleurs originaires d'Asie du Sud-Est, en plus des Malais d'origine, sont amenés en 1870.

Ni l'Angleterre, ni la Hollande ne sont intéressés pour annexer les Cocos. Cela se produit par erreur en 1857. L'amirauté britannique n'a pas fourni la position exacte des îles Cocos à annexer. Au lieu d'aller aux Cocos près du Bengale, le capitaine Fremantle arrive aux Cocos (Keeling) et nomme le fils Ross gouverneur.
La Reine Victoria donne la propriété des Cocos à la famille Ross à perpétuité. L'administration passe sous la direction du gouverneur de Ceylan (Sri Lanka) puis sous le protectorat de Singapour.

Pendant les deux guerres mondiales, les Cocos deviennent stratégiques. D'abord en tant que relais de télégraphie (station située sur Direction Island) pour les navires puis en tant que base aérienne « relais » pour la traversée de l'Océan Indien. À ce titre, les Cocos sont bombardées par les Japonais en 1943.

À cette époque, la population atteint 1800 personnes.

En 1951, les Cocos sont transférés à l'Australie mais l'administrateur britannique reste. Elles deviennent territoire australien en 1955.

Certainement en raison des conditions de vie et de la surpopulation, les habitants quittent les Cocos. Au début des années 50, plus de 1400 habitants partent sur une période de 3 ans. La population a chuté à 350 habitants. La famille Ross, toujours propriétaire, offre des maisons en préfabriqué, l'éclairage électrique et augmente les salaires pour les convaincre de rester. Ce sont les maisons que l'on trouve aujourd'hui encore à Home Island.
West Island est peuplée dans les années 50 par des Australiens. Le gouvernement vient d'y acheter un terrain pour la construction d'une piste d'aviation aux standards internationaux.

L'industrie du Coprah est arrêtée en 1987 et aujourd'hui un musée explique cette époque sur Home Island.

Sur la route du retour vers Direction Island, nous faisons une pause dans un coin supposé « à langouste ». Gaëtan farfouille longtemps dans les rochers mais pas la queue d'une langouste. Il tire finalement un perroquet pour le repas du soir.

Pêche à la langouste. Malheureusement Gaëtan revient bredouille.Pause sur la route retour vers le mouillage. C'est beau mais c'est loin.

La veille de notre départ, nous retournons sur Home Island. Cette fois tout est ouvert mais le village est toujours presque aussi désert. Tous les enfants sont à l'école sur West Island. Au magasin, quelques articles se battent sur les rayonnages. Les prix sont hallucinants, surtout pour le frais. La tomate coûte 2,5$, le concombre 7$ et les pommes sont à 5$ le kilo. Tout le frais vient par avion d'Australie et rien ne pousse sur l'atoll. Mais que mangent les gens ? Le commerçant nous explique que les rayons sont un peu vides parce que le cargo n'a pas pu entrer la dernière fois. Normalement il vient toutes les 5 semaines mais là ça fait plus de 2 mois que le gros ravitaillement n'a pas eu lieu. Le cargo est arrivé il y a deux jours mais entre le moment où il arrive et le moment où les produits sont en rayon il faut être patient. Il est obligé de mouiller quasiment à l'entrée du lagon et les containers sont débarqués par 5 ou 6 via une barge qui partage ses rotations entre Home Island et West Island. Il faut deux semaines pour décharger et recharger le cargo.

Le cargo de ravitaillement vient toutes les 5 semaines. Il mouille au milieu du lagon et les cargos sont déchargés à l'aide d'une barge.8$ de légumes ! Le frais se paye, il arrive en avion, rien n'est produit sur place.

Nous trouvons malgré tout notre bonheur ou presque puis nous reprenons le chemin vers Direction Island. À l'entrée du village les autres bateaux nous ont indiqué l'existence de 3 citronniers. Gaëtan prend 2 ou 3 pousses et entreprend de les planter sur Direction Island.

Gaëtan a déraciné des citronniers de Home Island pour les planter sur Direction Island. Nous ne pourrons pas suivre leur développement et des bâtons invitent les gens à les arroser. Le message est aussi passé aux bateaux suivants.

Avant de quitter définitivement notre îlot, nous allons nager au « Rip », une sorte de brèche dans la barrière de corail. Le courant y est fort et il y a de beaux et gros poissons. Au fond, on voit des queues de requin dépasser des trous. Ce sont des requins à aileron blanc de lagon qui font la sieste pendant la journée en se posant sur le fond ou dans des trous. Ils sont inoffensifs sauf si on les embête. Décidément ce lagon est riche en variétés de requin. Un gros requin gris a impressionné Gaëtan (à juste titre) alors qu'il était parti à la pêche. Il a laissé tombé, on ne rigole pas avec les requins gris !

Sortes de gros perroquets à bosse.Requins à aileron blanc de lagon qui dorment au fond dans la passe.
Les bateaux de passage laissent une trace. Les plus vieux panneaux datent du début des années 1990 !Nous accrochons notre « baleine-coco » sous les oeuvres de nos amis.
Il y a même un téléphone à terre et les appels vers la France sont très bon marché.Alors on passe un petit coup de fil à la famille depuis cet endroit insolite.

Nous levons l'ancre en direction de Rodrigues et de l'île Maurice à 2000 milles plus à l'ouest. Le début de la traversée est tranquille (c'est à dire le premier jour !). Puis le vent assez sud nous oblige à faire une route en travers de la houle qui rend la navigation plutôt pénible. La moitié est de l'Océan Indien est réputée pour sa mer grosse et désordonnée et les conditions que nous avons sont conformes à la réputation de la zone. Pendant 3 jours nous sommes sous 3 ris et tourmentin.
La capote nous rend des services immenses, au moins nous pouvons sortir la tête de la cabine sans se faire surprendre par une douche à peine le nez dehors. Ça fait deux ans que ça nous manquait et maintenant nous ne nous séparerons de notre capote de descente pour rien au monde ! Les hublots en plastique souple tiennent bien mais vivement quand même qu'on lui trouve de vrais hublots en plexiglas.


LA capote (avant la peinture faite aux Cocos).

La position la plus confortable est allongée et j'en use et j'en abuse. Quand les tâches quotidiennes sont faites, les seules activités qui ne nous fatiguent pas trop sont la lecture et la sieste. Les repas sont simples et nous faisons durer nos « fruits de luxe » le plus possible. Nous passons quasiment 13 jours sur 16 à l'intérieur.
Ceci étant, nous marchons bien grâce à un courant portant qui nous fait faire des moyennes dépassant les 130 milles en 24h. Les parages sont plutôt calmes et nous commençons à apercevoir des cargos seulement à 300 milles de Rodrigues. Ils semblent venir d'Afrique du Sud et se dirigent vers l'Asie. L'un d'eux passe assez près pour que nous puissions saluer l'homme qui est à la passerelle. Il nous rend notre signe en faisant de grands gestes et je suis toute contente : un monsieur nous a fait coucou en plein milieu de l'océan !

Le vent baisse à 100 milles de Rodrigues et nous devons sortir le spi. Malgré tout nous ne pouvons pas arriver de jour. Heureusement nos amis sont déjà au mouillage et viennent nous guider dans le chenal. C'est la fête, on fête deux anniversaires sur Magalyanne et nous les rejoignons à peine mouillés malgré la fatigue. Nous arrivons avec un gros thon jaune en cadeau.

Test de deux techniques de conservation des citrons : à gauche à l'air libre (ils sont tous rabougris) et à droite dans un seau avec un petit fond d'eau (ils ont l'air encore frais !).Notre premier thon jaune du voyage.

Dès le lendemain nous allons à quai pour faire nos formalités. À notre surprise, la très, très grande majorité des gens parle français. L'anglais est la langue officielle mais les gens parlent créole (Rodrigues et l'île Maurice étaient françaises avant de devenir anglaises puis indépendantes en 1968) entre eux et le français est plus facile pour eux.
L'officier de l'immigration nous accueille avec un grand sourire : « Bonjour, bonjour ! Je viens pour vous arrêter ! Hihihi non je rigole, c'est une blague ». Et pendant qu'on fait les papiers il nous informe que la santé est gratuite, nous donne le numéro d'un bon dentiste pour notre contrôle annuel et nous laisse son numéro personnel au cas où on a besoin !! « Bon, et vous voulez rester combien de temps ? Bon, l'autre fois, un bateau a demandé 3 mois puis ils sont tombés amoureux de l'île et ils ont pris carrément 6 mois. Alors combien je vous donne ? », « Euh ben alors donnez-nous 3 mois on ne sait jamais !! ».
Les gens qui passent sur le quai nous saluent avec des grands « bonjour » et des sourire. Cet endroit a vraiment l'air superbe et la traversée difficile est vite oubliée.

 

Site réalisé par Christophe Hivert