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Publié le 19 Décembre 2012
Richards Bay

Les copains sont là depuis une bonne semaine et ils ont eu le temps de s'organiser. Ils partent dès le lendemain de notre arrivée pour un safari dans le parc de Hluhluwe/Imfolozi (prononcer « chluchluwe ») situé au nord-ouest de Richards Bay. Ils ont deux places et si nous réussissons à boucler toutes les formalités dans la journée, nous pouvons être du voyage ! Sauf que les expériences des uns et des autres concernant les dites formalités sont loin d'être des exemples de rapidité. Certains ont attendu presque une semaine avant de voir un douanier ou l'officier d'immigration...
Nous décidons de prendre les devants en nous rendant nous-même dans les bureaux. Tout se passe bien avec la police qui ne semble pas trouver notre démarche loufoque. Arrivés à l'immigration, à peine ouvert la bouche, l'officier nous aboie dessus en disant que quelqu'un est sur le port et que nous n'avons pas le droit de quitter le bateau tant qu'on n'a pas le passeport tamponné et qu'il pourrait nous coffrer ! Nous sautons dans un taxi et retrouvons l'officier sur le quai. Des 4 bateaux qu'il doit contrôler, nous sommes les seuls présents. Les autres sont là depuis plusieurs jours et ils sont partis faire leur vie, ne pouvant pas se douter qu'il viendrait ce jour, en plein milieu de matinée. L'officier est très sympa et s'excuse même pour la réaction de son collègue. Il ne nous reste plus que le tampon de la douane que nous appelons pour la 3ème fois pour être bien sûrs qu'ils viendront. Et à 14h nous avons récolté tous les petits tampons nécessaires !!

Nous ne connaissons pas grand chose de l'Afrique du Sud à part les très grandes lignes de son histoire mouvementée, sa richesse minière, la Coupe du Monde de foot de 2010... Nous avons soif d'en savoir plus et d'après le peu de choses que nous avons vues, nous avons du mal à définir la « culture » du pays. Certains coins sont très « anglo-saxons » dans leur fonctionnement et d'autres nous rappellent clairement qu'on est en Afrique. Entre deux parkings pavés de centre commerciaux où s'alignent des centaines de voitures, où l'on trouve toutes les boutiques des marques internationales et où les gens, noirs comme blancs, viennent satisfaire leur besoin de consommation, on trouve des mamas qui vendent des fruits et des bricoles sur le trottoir, portent les paniers sur leur tête et son vêtues de tissus colorés.

Ce pays est un mystère et en attendant de mieux le cerner, nous partons en voiture de location avec Capucine et Adrien (bateau Capado) en direction des fameux parcs. Erik et Delphine (Sputnik) sont avec Patrick et Pascale (Lady Anne 2).
En quittant Richards Bay, la route monte vers le nord et nous sommes entourés de plantations gigantesques d'une sorte d'Eucalyptus. Il n'y a que ça, c'est énorme ! Les troncs alignés au cordeau donnent des perspectives étranges. Puis les plantations laissent place à un paysage de grandes prairies avec des habitations un peu partout. Nous ne sommes plus en ville et les quartiers résidentiels hautement sécurisés et sans âme ont laissé la place à des habitats traditionnels du Kwazulu-Natal. Les habitations sont au centre de cours où l'on trouve plusieurs bâtiments avec toujours un ou deux de forme cylindrique avec le toit pointu. En dehors de la belle route nationale où nous nous trouvons on accède aux villages par des routes en terre. À un moment, la circulation ralentit et des dames vendent leurs ananas directement aux automobilistes.

Les maisons cyclindres zouloues.Les cours avec les différentes pièces en différents bâtiments.

Nous passons la grille du parc, maintenant nous sommes susceptibles de rencontrer des animaux dangereux. Ce ne serait quand même pas de chance de tomber sur un lion affamé sur le parking alors qu'il doit bien avoir des coins peinards pour ces gros chats dans les près de 30 000 ha que comptent les deux parcs réunis. Les parcs sont entièrement clôturés pour empêcher les animaux de s'éparpiller mais aussi pour les protéger des braconniers. À l'accueil, les employés sont plutôt tranquilles et heureusement que nous avons pris l'initiative de lire attentivement les panneaux d'information pour connaître les quelques règles de sécurité.

Attention éléphants, guépards, rhinocéros, buffles et lions.Un éléphant, ça charge !

Et puis c'est parti, nous roulons lentement sur la route du parc, les yeux grands ouverts près à dénicher la moindre bête cachée dans les fourrés. Bon, les erreurs sont nombreuses et on ne compte pas le nombre de branches prises pour des lions ou le nombre de rochers pris pour des hippopotames ! Malgré tout, cette première journée est incroyable : rhinocéros blancs, éléphants, girafes, impalas en pagaille, phacochères, singes, hyène, aigle énorme et beaucoup d'oiseaux impressionnants par leur taille ou leur couleur.

Des impalas et des rhinocéros blancs.Impala mâle.
Paysage de savane en saison humide.La silhouette des éléphants apparaît au détour d'un virage.

Une maman rhinocéros blanc et son petit.
La girafe !
Pause de la troupe devant les hippo. On a le droit de sortir de la voiture, c'est une aire de pique-nique !Une hyène.

Nous passons la nuit dans les hébergements situés au coeur du parc. Le soir tombé, l'orage gronde et une pluie diluvienne s'abat sur la savane. Adrien, qui était au barbecue, rapatrie en vitesse toute la viande pour ne pas qu'elle prenne l'eau et pour ne pas attirer les hyènes ! Cette idée de grillades dans un coin bourré de hyènes, de lions et de chiens sauvages ne semble pas si farfelue, tous les bungalows sont équipés de barbecues. Mais dans la cuisine une affiche nous rappelle quand même qu'il faut rester prudent. Comment est-ce possible de circuler à pied dans le camp ou sur les aires de pique-nique alors qu'il est interdit de sortir de sa voiture dans tout le reste du parc ?

« Ce camp est clôturé seulement pour empêcher les éléphants de rentrer ce qui n'empêche pas d'autres animaux sauvages dangereux d'avoir accès à tout le site.
Nous invitons nos hôtes à rester conscients du risque pendant leur séjour.
Agréable séjour. »
En toute conscience nous faisons donc un barbecue !

Nous nous levons à l'aube pour notre deuxième jour avec pour mission : voir des lions ! Les voitures que nous croisons nous renseignent, les lions ne sont pas loin. Nous sommes à quelques dizaines de mètres de l'endroit indiqué mais c'est sans compter sur le caractère têtu de trois rhinocéros. Ils ont décidé de nous barrer la route et nous sommes obligés de faire demi-tour. Nous ne faisons pas le poids face à un rhino. Nous finissons par apercevoir les félins qui se confondent parfaitement avec les herbes hautes. Nous avons encore été gâtés : lionnes, chient sauvage en plein repas, rhinocéros noir, buffles, zèbres...


Crottin ! Elephant !
Attention, traversée d'éléphants !!Difficile de les voir quand ils déboulent des fourrés.
Hippo, hippo est-tu là ?Le repas du chien sauvage. En dessert, une tête de bébé impala. Le malheureux est englouti à la vitesse grand V, de peur que d'autres amateurs de viande fraîche ne surgissent.
La faune volante est aussi bien représentée avec tous les gabarits.Hippo, hippo est-tu là ?
Des lions sont à 50m derrière les rhinocéros ! Mais ces derniers ont la tête dure et ne nous laissent pas passer !Une lionne en plein repos dans un arbre !
Zèbre.Buffle.
Panorama vers la rivière. Crocos et hippos potentiels ! Hippo, hippo où est-tu ?Au nord du parc, les girafes et les zèbres sont nombreux.

Nous quittons le parc sans trop croire à ce que nous venons de voir. À l'intérieur de l'enceinte, tous les animaux vivent en liberté et c'est la loi de la savane qui fonctionne. Si nous ne faisons pas attention, nous pouvons aussi être des proies potentielles. La vie animale dans ce parc nous a paru riche. La végétation nous donne aussi une idée de ce que c'était en dehors du parc à l'époque où les hommes vivaient avec leur environnement.

Nous reprenons la nationale 2 et découvrons avec angoisse les règles de circulation à la Sud-Africaine. Sur la route qui compte simplement une voie dans chaque sens et aucun rail de sécurité au milieu, on peut rouler jusqu'à 120 km/h. Quand une voiture ou un camion double, la bande d'arrêt d'urgence se transforme en nouvelle voie. Celui qui est doublé ou celui qui arrive en face se pousse ! Les camions sont tous en double remorque ce qui fait des attelages longs. Bien sûrs ils n'hésitent pas à se doubler entre eux, ce qui rend la circulation sur la bande d'arrêt d'urgence pour les autres automobilistes une nécessité vitale ! Je passe les bus qui roulent en crabe, les chargements qui s'écroulent dans les bâches des camions et les restes de chien écrasés au niveau des agglomérations... Je n'ai jamais été aussi heureuse d'arriver à destination !

En dehors des parcs, il n'y a vraiment pas grand chose à faire à Richards Bay. La ville ne ressemble à rien, chaque quartier (habitations, entreprises, centre commercial) est séparé par de grandes étendues vertes (au moins un ou deux kilomètres entre chaque quartier). Il n'y a quasiment pas de transport en commun et les déplacements se font en taxi ou en stop. Autour de la marina, les résidences murées, entourées de fils électriques barbelés, avec gardien à l'entrée nous laissent perplexes. Presque tous les bâtiments arborent un panneau « armed response » (réponse armée). S'il y a effectivement une arme à feu derrière chacun de ces panneaux, bonjour l'ambiance. Nous avons un peu de mal à juger du réel niveau de danger, les rues nous paraissent plutôt calmes et nous ne nous sentons pas du tout en insécurité. On nous a recommandé tout de même de ne pas sortir la nuit, conseil que nous suivons, dans le doute et parce que la nuit nous dormons. Mais quand même, même si l'Afrique du Sud est loin d'être le pays des « bisounours », cette débauche de précautions paraît démesurée.

Résidences huppées derrière les barbelés.Comme si le mur n'était pas assez haut, des fils électriques sont ajoutés.
Dans l'eau, seuls les bons nageurs peuvent accéder aux maisons.Et comme si ça ne suffisait pas, pour dissuader encore plus, la réponse aux agressions est armée !

Un panneau nous annonce un marché de Noël le dimanche. Nous partons à la recherche du fameux marché, en vain, il est terminé. Même si nous sommes 4, le stop est facile. Il est permis de prendre des passagers dans la benne des pick-up, ce qui nous arrange bien.
Nous atterrissons à la plage où la zone de bain est bondée. En arrière, les barbecues sont pris d'assaut, c'est le pique-nique du dimanche. Sur la petite plage juste à côté il y a quelques vagues pour le surf. Pas très engageant par contre, le panneau mettant en garde contre les requins. À cet endroit de la côte, des filets sont installés pour empêcher les requins d'aller croquer les baigneurs. Ces filets qui sont au fond de l'eau sont dissuasifs pour les requins qui rebroussent normalement chemin en voyant cette chose bizarre sous eux. Mais il arrive très souvent qu'ils se prennent dedans et qu'ils meurent, ce qui n'était pas le but premier...

C'est dimanche, jour de sortie en famille à la plage. 
En arrière, les barbecue sont à l'oeuvre.Sur la plage voisine, un panneau met en garde les surfeurs contre les requins.

Une fenêtre météo suffisante nous permet de quitter Richards Bay pour East London. Nous remettons les fruits dans le filet à l'extérieur, sous les panneaux solaires, en mer, les singes ne risquent pas de venir nous les manger ! Le pont est allègrement nettoyé pour se débarrasser de toutes les particules de charbon venues des docks. Richards Bay est le premier port charbonnier du monde...
Nous avons gagné la course aux petits tampons (pas moins de 6 !), nous avons le droit de partir. Les formalités sont obligatoires pour chaque escale dans un grand port, même si nous ne quittons pas le pays. Fastidieux...

 

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