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Publié le 22 Mars 2013
Sainte-Hélène, « l'endroit le plus extraordinaire du monde »

Au bout de 2 ou 3 jours de mer, le brouillard et la mer froide sont derrière nous. Adieu les otaries et les albatros ! La couette est remise au placard ainsi que les chaussettes de ski et les grosses polaires. L'eau a changé aussi de couleur, le vert caca d'oie opaque a laissé la place au bleu profond et transparent des mers chaudes. Nous sommes sortis du courant froid du Benguela.


Nos deux derniers albatros... Nous sommes sortis du courant du Benguela.

Après 2 jours à traîner dans l'eau, la ligne de pêche manifeste enfin du mouvement. Gaëtan a du mal à la remonter à la main et nous pensons encore à un monstre des mers prit à l'hameçon. En rapprochant la bête nous apercevons un thon, plutôt gros et bien vigoureux. Nous le laissons traîner le long de la coque pour le noyer et le remonter en sécurité. Les thons sont en général très charnus mais celui-là est carrément obèse ! On nous a donné la recette pour faire des saucissons de poisson alors on s'y met en plus des deux tournées de bocaux à la cocotte. Pendant quelques jours, nous allons veillez sur nos 3 saucissons afin qu'ils ne prennent pas l'humidité. Après 6 jours c'est bon pour la consommation et cette technique s'avère idéale : c'est bon, pratique, on en coupe un bout pour mettre dans les pâtes ou pour l'apéro et ça ne coûte pas de gaz (mais du poivre par contre). C'est adopté et on repêchera pour profiter du temps chaud et sec...

Un énorme thon. Pas long, mais gros et lourd.Nouveauté à bord : les saucissons de poisson. Finies les interminables tournées de conserves.

Après 12 jours de mer, nous apercevons les hauteurs de Sainte-Hélène. La moyenne n'a pas été terrible pour cette traversée mais nous n'avons pas utilisé le moteur, parce qu'on n'est pas pressés, que c'est bruyant et que l'on préfère garder notre stock de gasoil pour le pot-au-noir, après Ascension. Quelques chiffres symboliques à signaler tout de même : nous avons franchi le méridien de Greenwich et sommes de retour dans les longitudes « ouest ». Nous avons aussi coupé la longitude de Dinard. Donc nous avons coupé toutes les longitudes du globe !
En longeant la côte en direction du mouillage, Gaëtan va à l'avant et revient en courant en criant «lofe, lofe !! ». Nous avons évité une baleine de justesse, elle dormait ! Nous passons à 2m de la masse noire avec encore quelques sueurs froides. Nous ne pouvons pas passer 100% du temps à regarder devant l'étrave. Combien d'animaux ou d'objets flottants avons-nous évité de justesse depuis le départ ? On préfère ne pas savoir.

Sainte-Hélène. Petit cailloux en plein milieu de l'océan.De la mer, l'île a l'air franchement aride.

La capitainerie nous souhaite la bienvenue à la VHF et nous prenons une bouée. 10 minutes après être amarrés nous sommes déjà dans la navette qui nous conduit à terre. Record de débarquement battu ! L'immigration nous permet de rester 72h gratuitement. Alors nous ne restons que 72h et les optimisons au maximum.

Jamestown, la capitale de Sainte-Hélène, est installée au fond de la seule vallée irriguée toute l'année par un cours d'eau.La houle est importante et le débarquement peut être scabreux.

La capitale, Jamestown a des petits airs anglais. L'île de Sainte-Hélène a appartenu à la compagnie des Indes orientales anglaise dès 1657. Des centaines de bateaux y faisaient escale sur la route des Indes. Les esclaves, pour beaucoup d'origine malgache ou malaise ne travaillaient sur l'île que pour ravitailler ces navires de passage. Les habitants actuels sont des descendants de ces esclaves, de propriétaires terriens ou de navigateurs. Tout le monde parle anglais mais certains ont un accent que nous avons du mal à comprendre.

L'arche à l'entrée de la ville avec les armoiries de la compagnie des Indes orientales anglaise.L'église Saint-James.
Les bâtiments anciens de la rue principale avec notamment « l'Hôtel du gouverneur ».Les halles.
L'office de tourisme.Tiens!! Rôôô la belle BM R80/7 ^^ !!

En territoire britannique, les amateurs de véhicules anciens ne sont jamais déçus... ;))

Aujourd'hui, les bateaux qui font escale sont des voyageurs comme nous ou le Royal Mail Ship (RMS) qui ravitaille l'île toutes les 3 semaines et apporte quelques touristes. En plus de la nôtre, il y a deux variantes pour venir à St Hélène : prendre place à bord de l'avion militaire qui fait la liaison entre Londres et l'île d'Ascension (une vingtaine de places sont accessibles aux « civils ») puis venir à Sainte-Hélène avec le RMS. L'autre solution est de prendre le RMS à Capetown. Le bateau part de Capetown chargé, décharge à Sainte-Hélène puis à l'Ascension et repasse enfin à vide à Sainte-Hélène avant de revenir sur Capetown. Le RMS est LE cordon ombilical de l'île. Ses arrivées, lorsqu'il est chargé, ressemblent à Noël. Subitement, les étals des magasins sont pleins, les quais sont recouverts de conteneurs pleins de biens (électroménager, matériaux de construction...) et c'est l'effervescence. Un aéroport est en construction et devrait entrer en service en 2016. Tout va changer. Les avis sont partagés : d'un côté les communications et les déplacements vers l'extérieur vont être facilités mais d'un autre, l'île risque de perdre sa tranquillité et certains craignent que les prix de l'immobilier ne s'envolent pour devenir inaccessibles aux Sainte-Hélénois. Quoi qu'il en soit, nous avons l'impression de déambuler dans un environnement qui n'existera plus dans quelques années.

La monnaie est la livre sterling avec la reine d'Angleterre sur les billets mais de Sainte-Hélène. Impossible de la dépenser ou de l'échanger en dehors de Sainte-Hélène ou d'Ascension.
Les Sainte-Hélénois vivent de la pêche (usines de conditionnement), d'un peu d'agriculture, de tourisme. La construction de l'aéroport fournit beaucoup d'emplois en ce moment.

Dans la rue, tout le monde se salue. Pas d'une manière vague et automatique mais réellement. La balade dans la petite ville demande de l'attention pour saluer et répondre comme il se doit. À peine débarqués on se sent vraiment très bien dans cette ambiance chaleureuse et tranquille.

L'île est toute petite et les balades sont nombreuses et réalisables dans la journée. Notre programme est donc randonnée et évidemment, visite de la dernière maison de Napoléon, à Longwood. Napoléon a été détenu à Sainte-Hélène de 1815 jusqu'à sa mort en 1821 suite à sa défaite lors de la bataille de Waterloo, contre les Anglais. Il a d'abord résidé au pavillon des Briars puis a été déplacé à Longwood. À sa mort, il a été enterré près de Longwood. Ses cendres ont été ramenées en France en 1840 et se trouvent aujourd'hui aux Invalides à Paris.
L'arrivée du prisonnier Napoléon a fait augmenter la population de Sainte-Hélène : 2500 soldats et leurs familles, des représentants du gouvernement britannique ainsi qu'une petite colonie française qui a quitté l'île à sa mort. C'est aussi au moment de l'exil de Napoléon à Sainte-Hélène que les Anglais ont revendiqué l'île d'Ascension, jusque-là déserte, pour y établir une garnison et prévenir un éventuel assaut de l'armée française pour libérer l'exilé.
Pour une prison, la maison de Longwood est plutôt luxueuse. Beaucoup de meubles étaient absents lors de notre visite. Ils sont en restauration et beaucoup d'entre eux sont à Paris et y seront exposés pour le bicentenaire de l'exil de Napoléon en 2015. La visite porte surtout sur les activités de Napoléon lors de sa détention : écriture, ennui, repas, relations avec le gouverneur Lowe, maladie.
Les deux résidences de Napoléon et sa tombe sont des « Domaines français de Sainte-Hélène » depuis 1858. Ils sont gérés par le Ministère des Affaires étrangères.

La maison de Longwood, sur les hauteurs du centre de l'île. Dernière « prison » de Napoléon. Il avait le droit de sortir jusqu'à environ 1km, mais toujours accompagné de gardes. Il recevait aussi des visites.Une veste et le bicorne de Napoléon.
La salle à manger.Une copie du lit où il est mort.

Si les falaises qui tombent dans la mer nous offrent un paysage aride, le coeur des terres est carrément vert. Les Sainte-Hélénois cultivent un peu et la terre a l'air excellente. Sur les hauteurs on est souvent dans les nuages et il fait plutôt frais. De Longwood, nous sommes redescendus à Jamestown à pied, en passant au milieu de terres de toutes les couleurs.

Les hauteurs de l'île sont très vertes, très souvent dans les nuages. Le point culminant de l'île est le Diana's Peak à 823m.Les Sainte-Hélénois cultivent leurs fruits et légumes. Ils vivent modestement et ne dépendent pas trop du magasin qui importe tout d'Afrique du Sud.
L'île a son golf. Les chèvres entretiennent la pelouse.Une petite route qui nous rappelle des paysages connus.
Quand on s'approche du pourtour le l'île le relief devient plus aride.Le Flagstaff.
Sur une route en construction. Elle reliera Jamestown au futur aéroport.Les terres nues nous offrent de superbes palettes de couleurs.

Pour terminer notre séjour, nous nous attaquons à la montée des 399 marches du Jacob's Ladder et ses 183 mètres de dénivelé. Le record est difficile à connaître. Les plus optimistes nous disent qu'il est « d'entre 2 et 3 minutes », au musée on nous dit qu'il est de « 7 ou 10 minutes ». Pas très précis tout ça. Nous retiendrons donc le record de Pascal du bateau Gwennili, qui l'a grimpé en 7 minutes (Pascal est le genre de gars qui fait des footings de 3h, comme ça...). Gaëtan s'échauffe et part sur un bon rythme... Mais à peine au quart de la montée il craque. Pas assez de footings de 3h peut-être... L'escalier est immense. Le monter sans s'arrêter est déjà pas mal et nous finissons par laisser tomber le record et atteignons le sommet en 14 bonnes minutes.
Cet escalier était équipé de treuils et servait à monter et descendre des vivres et du matériel entre Jamestown et Ladder Hill en haut de la falaise.

Échauffement avant l'ascension du Jacob's Ladder. 699 marches et 183 m de grimpette.En haut, vue imprenable. Attention à ne pas laisser tomber un truc dans l'escalier, tout serait à refaire !
En haut de Ladder Hill, vue imprenable sur Jamestown.Trop fatigués pour redescendre à pied, on nous prend en stop facilement. C'est l'heure de pointe et la circulation dans les petites routes demande de la patience pour les croisements.

Notre séjour de 72h touchant déjà à sa fin, nous devons quitter cette petite île qui nous a beaucoup séduite. Nous larguons notre bouée de mouillage le 9 mars pour une traversée de 700 milles vers Ascension, toujours plus au Nord.


Jacob's Ladder à gauche et en bas de la falaise, le mouillage.

 

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